Intoxication sévère par 2,5-diméthoxy-4-chloroamphétamine ou DOC

2018 
Objectif Les nouveaux produits de synthese (NPS), encore mal evalues sur les plans pharmacologique et toxicologique, peuvent etre proposes en lieu et place d’autres drogues plus anciennes. Les premiers derives de type 2,5-dimethoxy-amphetamine — phenethylamines serotoninergiques utilisees a visee hallucinogene — ont ete identifies en France en 2009 et sont proposes sous diverses formes galeniques, notamment a la place du LSD [1] , [2] . Nous decrivons un cas d’intoxication severe par le derive chlore 2,5-dimethoxy-4-chloroamphetamine ou DOC, compose non encore reglemente. Description du cas Un patient de 23 ans, aux antecedents de toxicomanie (cannabis regulier et plus ponctuellement diverses drogues stimulantes et/ou hallucinogenes), est pris en charge en soiree (j0) pour un etat delirant associe a une agitation majeure avec survenue, devant l’equipe du SMUR, de crises tonicocloniques generalisees repetees. Les pupilles sont en mydriase bilaterale et le jeune homme est tachycarde (140/min) et hypertendu (157/99 mmHg). Une perte d’urine est egalement constatee. Les crises cedent apres administration de 2 mg de clonazepam, laissant la place a un etat comateux necessitant une intubation. Selon son entourage, il aurait consomme du LSD. En service de Reanimation, le patient est febrile a 38,1 °C sans trouble hemodynamique. Glasgow 3 sous sedation, il presente toujours une mydriase bilaterale reactive. Le reste de l’examen clinique est sans particularite. Au niveau biologique, les CPK sont a la limite superieure de la fourchette physiologique ; une hyperlactatemie ainsi qu’une hyperleucocytose sont constatees. Un scanner cerebral est pratique et n’objective aucune anomalie ; la ponction lombaire est normale. L’evolution est favorable, malgre une premiere tentative d’extubation a j1 emaillee d’un nouvel episode d’agitation. Le jeune homme quitte finalement le service a j4. Resultats La recherche urinaire de stupefiants (methode immunologique) revient positive au seul cannabis et le criblage toxicologique sanguin et urinaire (LC-MS) realise en premiere intention ne retrouve que du THC-COOH et les molecules de la prise en charge. Ces resultats, associes a un tableau clinique severe et a l’absence de diagnostic differentiel, amenent a poursuivre les investigations toxicologiques. Une seconde analyse urinaire (GC-MS et LC-PDA/MS apres extraction liquide-liquide) identifie formellement de la DOC. Un echantillon de la poudre consommee est egalement analyse (GC-MS apres dilution dans du methanol) et met en evidence de la DOC et du saccharose. Conclusion Les NPS sont en constant renouvellement et viennent parfois se substituer a des drogues plus classiques. Ce cas illustre la difficulte persistante a detecter les plus recents et/ou ceux dont l’usage est plus rare. Il met egalement en exergue l’interet d’une collaboration entre tous les acteurs de la prise en charge du patient afin de maximiser les possibilites d’identification et de contribuer a une meilleure connaissance de ces NPS a visee de sante publique.
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