Le climat de l'Europe et de l'Afrique au dernier maximum glaciaire et à l'holocène moyen : nouvelle méthode de quantification à partir de données polliniques et comparaison avec les modèles climatiques

Le climat de l'europe et de l'afrique a ete reconstitue a partir de donnees polliniques pour deux periodes cle du passe : l'holocene moyen (6000 ans bp) et le dernier maximum glaciaire dmg (18000 ans bp). Ces resultats ont permis de tester les simulations des modeles de circulation generale atmospherique dans des contextes climatiques differents du mode actuel. Ce travail s'inscrit dans le programme pmip (paleoclimate modelling intercomparison project). La vegetation de l'europe au dmg n'ayant pas d'analogues actuels parfaits, une nouvelle methode basee sur le groupement des taxons polliniques en types fonctionnels de plantes a ete mise au point et a permis de reconstruire pour l'europe et l'afrique, quatre parametres bioclimatiques : l'humidite relative, le montant annuel des precipitations, la temperature moyenne annuelle ainsi que celle du mois le plus froid. Le climat de l'europe au dmg etait plus froid et plus sec qu'aujourd'hui. Un gradient spatial de temperature et d'humidite allant du nord-ouest au sud-est a ete mis en evidence. Le climat de l'afrique au dmg etait significativement plus froid que le climat actuel sous les tropiques, plus sec autour de l'equateur et plus humide en afrique du sud. L'effet physiologique de la faible teneur atmospherique en co 2 sur la vegetation tropicale au dmg a egalement ete pris en compte grace a une approche de modelisation en mode inverse. Des etudes supplementaires sont cependant necessaires pour approfondir ces resultats encore preliminaires. Il y a 6000 ans, le climat etait plus humide qu'aujourd'hui au sahara, au kenya, en ethiopie et en afrique du sud, semblable en afrique centrale occidentale, et plus sec qu'aujourd'hui a madagascar. Une diminution du gradient thermique altitudinal a ete demontree en afrique de l'est. La comparaison avec les modeles pmip montrent qu'a l'exception de deux modeles, tous sous-estiment les variations climatiques reconstruites d'apres les donnees polliniques a 6000 et 18000 ans bp.