Exposition à la lumière bleue pour des techniciens de montage de lampe LED

La lampe a diode electroluminescente, ou LED (Light Emitting Diode), est une diode emettant une source de lumiere en plein developpement technologique et economique. Utilisees depuis de nombreuses annees dans l’electronique, elles trouvent aujourd’hui une utilisation variee notamment dans tous les types d’eclairage : general, voyant lumineux (jouet, signaletique), scialytique de bloc operatoire, smartphone, tablette, television, mais aussi l’industrie (polymerisation d’outils). Les rayonnements optiques artificiels emis par cette lampe se situe entre les rayonnements Ultra-Violet et les Infra-Rouge. La LED avec un pic dans le bleu (lumiere froide) fait partie de la lumiere visible (longueur d’onde entre 380 nm et 780 nm). Toute lumiere bleue n’est pas forcement nocive, il faut s’interesser a sa longueur d’onde pour pouvoir situer son impact sur la sante. A l’issue d’un CHSCT d’une entreprise de fabrication de materiel chirurgical, le medecin du travail a ete sollicite pour 15 salaries electrotechniciens qui auraient presentes des symptomes oculaires (eblouissement et fatigue). Ces salaries fabriquent des mini-LED (longueur d’onde courte entre 420 nm et 480 nm) afin de photopolymeriser les amalgames dentaires. Des articles publies par l’INRS et l’ANSES en 2019 retrouvent des effets pathogenes a des niveaux de luminance elevee et de courte longueur d’onde : atteinte retinienne par effet photochimique, stress oxydatif de la retine, apparition precoce de DMLA (Degenerescence Maculaire Liee a l’Age), trouble de la secretion de melatonine, perturbation chrono biologique (trouble du metabolisme, cognitif, de l’humeur). La reglementation definit la protection des travailleurs vis-a-vis des rayonnements optiques artificiels et donne les limites d’exposition des travailleurs. L’intervention du service de sante au travail dans cette entreprise dont ce risque est classe dans le groupe 3 de la norme AFNOR NF62471 de 2008 (temps maximal de 0,25 secondes d’exposition des yeux) a permis de mettre en place un suivi individuel adapte des salaries (examen specifique ophtalmo) ainsi que la tracabilite de leur exposition dans le DMST. Une sensibilisation a la fois des salaries (connaissance du risque, port des lunettes filtrantes et utilisation des ecrans) mais aussi de l’employeur avec le concours de la CARSAT a ete engagee. Des mesures physiques vont etre mise en place afin d’adapter les protections collectives et de mieux connaitre et apprehender ce risque emergent. Au vu de l’evolution constante de la technologie, il est important de tracer, surveiller et recenser les effets indesirables sur la sante des nouveaux rayonnements optiques artificiels afin de mettre en place les mesures de prevention adaptees