Comment améliorer la durabilité des régimes alimentaires des individus de la cohorte NutriNet-Santé selon leur niveau initial de végétalisation : une optimisation multicritère à objectifs gradués

2020 
Introduction et but de l’etude Face aux enjeux de durabilite, il est primordial d’identifier des regimes alimentaires qui satisfassent les besoins nutritionnels, soient acceptables et reduisent les impacts de leur production sur la sante et l’environnement. L’objectif de ce travail etait de caracteriser, par une methode originale d’optimisation multicritere, les leviers d’amelioration de la durabilite des regimes alimentaires. Materiel et methodes L’optimisation a ete realisee sur les regimes de 12 166 participants de la cohorte NutriNet-Sante, sur trois criteres et de maniere hierarchique. Pour chaque individu, nous avons d’abord evalue l’amelioration potentielle maximale de l’impact environnemental (pReCIPE, incluant emissions de gaz a effet de serre, demande en energie et occupation des terres), puis l’amelioration potentielle de la contribution des aliments biologiques (%Bio) sous contrainte d’une amelioration du pReCIPE d’au moins p% de son amelioration maximale. Nous avons alors optimise chaque regime pour qu’il soit le plus proche du regime observe (minimisation des ecarts de consommation), sous contrainte que pReCIPE et %Bio soient ameliores d’au moins p% de leurs ameliorations potentielles precedemment estimees. Nous avons conduit 5 scenarios de rupture croissante, ou p% etait fixe a 25 %, 50 %, 70 %, 80 % et 90 %, tout en incluant des contraintes sur les quantites maximales d’items, les apports energetiques et nutritionnels et le prix. Les resultats sont presentes par tertile de score provegetarien initial. Resultats et analyse statistique Dans les regimes optimises, les contributions des fruits, legumes, feculents et soja augmentaient au detriment de celles des aliments d’origine animale et des aliments gras et sucres ou sales. Ces changements s’accentuaient progressivement des scenarios conservateurs vers ceux de rupture, avec par exemple la consommation de viande qui passait de 58,4 a 2,7 g/j. Les contributions des noix et legumineuses augmentaient dans les scenarios les plus conservateurs, mais diminuaient au profit de celle du soja dans les scenarios de rupture. Le niveau de vegetalisation initial du regime affectait uniquement l’amplitude mais pas la nature des modifications de composition de regime. Des scenarios conservateurs jusqu’a ceux de rupture, les emissions de gaz a effet de serre des regimes allaient de 1,04 a 0,20 tonnes d’equivalents carbone par an et par personne, la reduction des surfaces occupees pour la production alimentaire variait de 41 % a 80 %, et celle de la demande en energie de 47 % a 75 %. Conclusion Le regime moyen du scenario le plus conservateur (25 % d’amelioration) apparait insuffisant pour repondre aux objectifs climatiques. Les scenarios plus en rupture permettraient de mieux repondre aux enjeux environnementaux tout en restant economiquement accessibles et en couvrant les besoins nutritionnels. Les differents scenarios restent a departager en fonction des objectifs de durabilite et des efforts a operer par l’alimentation. De plus, ces regimes theoriques devront etre confrontes aux realites agronomiques.
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