Ionesco et la narration : Formes, fonctions et enjeux de l'incursion de la diégésis dans le théâtre ionescien

2016 
Selon la definition classique, le theâtre est action et parole en action : « c’est une imitation faite par des personnages en action et non par le moyen d’une narration » (Aristote, Poetique, 1449b). Or, force est de constater que le theâtre d’Eugene Ionesco deroge a ce precepte et constitue une entorse a la conception aristotelo-hegelienne du genre fonde sur le primat du dialogue et la representation de conflits entre personnages. La diegesis sous toutes ses formes – recits stricto sensu, mais aussi recits protopoetiques, descriptions et portraits – y abonde. Si le glissement modal devient systematique, la narration continue a etre conditionnee par le contexte mimetique. Neanmoins, le cadre spatio-temporel s’en trouve foncierement fragmente, les notions d’intrigue et d’action mises a mal ou supplantees, sans que cette esthetique dramatique ne devienne pour autant epique au sens brechtien. Dans la prolongation des ecrits non fictionnels de Ionesco, la narration est a la fois une trace du processus d’ecriture et un moyen d’investigation ; elle devient le creuset d’une quete a la fois identitaire et mystique.
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