Le personnel infirmier a-t-il une bonne perception des risques liés au KCL injectable ?
2016
Introduction Le chlorure de potassium injectable (KCLinj) etant un medicament a risque, un audit a ete realise afin d’evaluer les conditions de stockage de ce medicament dans notre etablissement SSR/SLD/psychiatrie et a montre certains dysfonctionnements : lieux de stockage multiples, melange avec d’autres ampoules injectables… Avant la mise en place de mesures correctives, nous avons voulu evaluer la perception du risque du personnel infirmier lie a l’utilisation de KCLinj. Materiels et methode Un questionnaire comprenant 7 questions (3 fermees, 4 ouvertes) a servi de support a des entretiens individuels pharmacien/infirmier en septembre 2016 avec pour objectif un minimum de 3 entretiens par service. Le pharmacien enregistrait les reponses spontanees de l’infirmier, celui-ci n’ayant pas acces aux reponses attendues. L’infirmier evalue sa perception du risque sur une echelle numerique allant de 0 a 10, puis viennent des questions portant sur l’identification de ces risques : connaissance des effets indesirables, de la surveillance, des erreurs potentielles lors de la preparation et/ou de l’administration, des moyens mis en œuvre pour limiter ces erreurs. Les resultats ont ete interpretes de facon globale puis ont ete compares par services (test de Student ) selon la frequence de prescription du KCLinj (groupe 1 : > 2 sejour-patient/mois en moyenne ayant une prescription de KCLinj ; groupe 2 : ≤ 2). Resultats et discussion Trente-quatre infirmiers ont ete interroges. La perception du risque est cotee en moyenne a 8,53/10 (de 3 a 10, 52 % a 10). Les risques majeurs sont bien identifies (deces cite a 68 %, arret cardiaque 68 %, troubles du rythme 56 %). Certains risques pertinents sont peu percus (bradycardie 12 %, hypotension 12 %) et 29 % citent a tort la tachycardie. Concernant les erreurs de preparation/administration, 94 % citent l’erreur de dilution, 59 % le risque de confusion d’ampoule, 50 % l’erreur de debit et 44 % l’administration en IVD. Afin de limiter ces erreurs, 85 % des infirmiers realisent un autocontrole renforce dont 17 % a voix haute. Tous connaissent la necessite d’une surveillance renforcee sans pour autant etre capable de la caracteriser de facon explicite (ionogramme sanguin 85 %, surveillance des constantes cardiovasculaires 47 %). De plus, seuls 6 % sont capables de citer au moins 3 signes d’hyperkaliemie. Apres comparaison selon la frequence de prescription du KCLinj, nous constatons une perception du risque significativement superieure dans le groupe 1 (m1 = 9,36, m2 = 8,13 ; p p Conclusion Le personnel infirmier percoit bien que le KCLinj est un medicament a risque (autocontrole renforce, necessite d’une surveillance) mais il n’identifie pas precisement les effets indesirables ni les signes cliniques d’une hyperkaliemie. L’identification des risques est cependant meilleure pour les services a forte frequence de prescription. Ces resultats seront pris en compte pour concevoir un support de formation plus adapte et choisir les services qui possederont une dotation en ampoules de KCLinj.
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