L'odeur de l'autre : Approche anthropologique de l'olfaction

L'odeur a ete durant longtemps un objet d'etude absent des preoccupations de l'anthropologie biologique dans la mesure ou elle n'entrait pas dans la categorie des objets observables a l'oeil ou mesurables. Le premier obstacle reside dans le processus cognitif anthropologique, avec un observateur (ou sujet) qui sent et un objet (ou autre sujet) qui est senti. Cette difference de statut qui existe entre « sentir » et « etre senti » fut un obstacle epistemologique de taille par le passe, puisque ce que l'on appelle l'odeur - caractere non-metrique - est non pas un tout, mais quelque chose de dissociable en deux parties (ce qui sent et celui qui sent). Il s'agit essentiellement pour l'anthropologie biologique de comprendre la maniere dont l'odorat s'inscrit comme element recepteur du phenomene de la communication sexuelle non-verbale. L'interet pour l'odeur reside dans la comprehension du mecanisme des pheromones, agents chimiques de communication entre individus. Les individus sont a la fois des producteurs et des recepteurs de ces signaux qui ont une importance reelle dans le desir sexuel donc dans le processus reproductif C'est a ce niveau que l'odeur peut devenir un objet d'etude scientifique puisqu'il deviendrait alors possible de dissocier et d'objectiver le produit qui sent de celui qui le sent. A partir d'une serie d'experiences, on a pu mettre en evidence le developpement de la perception des pheromones en fonction du sexe et de l'âge.