Patrimoine antique et émotion révolutionnaire : la construction des nations italienne et allemande en 1848 au miroir de l’Antiquité

2006 
«La politique absorbe ici desormais tout ce qui est archeologie.» Cette citation, tiree d’une lettre ecrite par Wilhem Henzen, philologue allemand et secretaire de l’Institut de correspondance archeologique fonde a Rome en 1829, a Eduard Gerhard, lui-meme ancien secretaire et fondateur de l’institut, temoigne de l’envahissement politique du monde scientifique lors des revolutions de 1848, catalyseur de l’elan vers l’unite nationale en Allemagne comme en Italie. Dans le cadre de l’evolution des etudes de l’Antiquite, de son acces au statut de science et de la conscience politique et nationale croissante, l’Alterthumswissenschaft devient un moyen d’exprimer ses positions politiques et d’etablir des analogies avec le present, notamment durant les evenements de 1848. Dans ce contexte se distinguent les figures de deux antiquisants, l’archeologue et numismate Giuseppe Fiorelli (1821-1896) a Naples et l’historien de l’Antiquite et epigraphiste Theodor Mommsen (1817-1903) a Kiel, dont le travail scientifique et l’action politique se montrent indissolublement lies en 1848 et dont l’oeuvre est le miroir des preoccupations historiques et politiques de l’epoque. A travers l’analyse comparative de leur carriere scientifique et de leur engagement politique, on peut voir en effet qu’ils font appel a l’Antiquite pour eclairer un present qui offre bien des similitudes entre l’Allemagne et l’Italie. L’etude de deux articles, l’un paru dans le journal Il Tempo du 10 mars 1848 et l’autre dans le Schleswig Holsteinische Zeitung du 24 avril 1848, permet de mettre en lumiere deux methodes differentes de mise au present de l’Antiquite.
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