Incidence de l’artérite à cellules géantes (Horton) dans 6 arrondissements du nord-est parisien (2015–2017)

2018 
Introduction L’incidence de l’arterite a cellules geantes (ACG, maladie de Horton) est peu connue en France et pourrait connaitre des changements lies a l’elargissement du spectre de formes cliniques integrees a cette maladie. Nous rapportons les resultats d’une enquete prospective visant a estimer l’incidence de l’ACG parmi les habitants du nord-est parisien pendant la periode 2015–2017. Patients et methodes L’etude a porte sur les 9 e , 10 e , 11 e , 18 e , 19 e et 20 e arrondissements parisiens qui comprenaient 257 888 habitants âges ≥ 50 ans en 2016 [1] . Les nouveaux diagnostics d’ACG survenant parmi les habitants de ces 6 arrondissements ont ete identifies prospectivement par l’intermediaire de 2 sources d’information :. – des enquetes postales semestrielles aupres de 1,132 medecins generalistes et autres medecins specialistes (internistes, rhumatologues, ophtalmologistes et pathologistes) exercant dans ces arrondissements ; – des enquetes electroniques trimestrielles aupres de 26 services hospitaliers de medicine interne, rhumatologie, ophtalmologie, geriatrie et d’anatomopathologie de 9 hopitaux du nord-est parisien et de 2 centres de references parisiens des vascularites. Tous les medecins contactes etaient pries de signaler les nouveaux cas d’ACG parmi les habitants du nord-est parisien, independamment de la methode diagnostique utilisee. Les donnees clinicobiologiques des cas inclus ont ete par la suite extraites des dossiers medicaux par un seul investigateur. Les cas qui repondaient a au moins 3 criteres ACR de 1990 (definissant les formes « cephaliques ») ou les cas de plus de 50 ans avec un syndrome inflammatoire biologique et une atteinte inflammatoire de l’aorte et/ou de ses branches proximales (definissant les formes « aorto-arteritiques isolees ») etaient retenues. Les taux d’incidence ont ete calcules en divisant le nombre moyen de nouveaux cas par an par le nombre d’habitants du nord-est parisien ; L’intervalle de confiance a 95 % (IC 95 %) a ete calcule en utilisant la methode de Poisson. Resultats Sur les 3 ans d’etude, 59 nouveaux cas d’ACG repondaient aux criteres d’inclusion. Neuf cas (15 %) etaient signales a la fois par les medecins installes en cabinets liberaux et par les medecins hospitaliers. Les femmes representaient 68 % des cas et l’âge moyen au diagnostic etait de 77,5 ans (e.t. ± 9,0). Parmi les 59 cas inclus, 55 (93 %) etaient des formes cephaliques et 4 (7 %) des formes aorto-arteritiques isolees. Une preuve histologique d’ACG etait obtenue par biopsie d’artere temporale (BAT) pour 34 patients (sur 49 [69 %] patients avec BAT) et par l’analyse anatomo-pathologique d’un fragment d’aorte dissequee chez 1 patient. Une echographie doppler des arteres temporales et d’une artere faciale confortait le diagnostic pour 3 autres cas d’ACG. Des manifestations visuelles avaient ete rapportees par 27 (46 %) cas dont 10 (17 %) presentaient une neuropathie optique ischemique anterieure aigue. Une atteinte des gros vaisseaux a ete retrouvee chez 18 (31 %) cas. Le taux d’incidence annuel de l’ACG (pour 100 000 habitants ≥ 50 ans) a ete estime a 7,6 cas (IC 95 % 5,8–9,8). Selon une separation de cas en formes « cephaliques » ou « aorto-arteritiques isolees », les taux d’incidence etaient de 7,1 (IC 95 % 5,4–9,3) et de 0,5 (IC 95 % 0,1–1,3), respectivement. Conclusion Notre estimation de 7,6 cas (pour 100 000 habitants ≥ 50 ans) et celle rapportee pour la population du departement Loire Atlantique il y a 37 ans  [2] sont similaires et se maintiennent inferieures a celles rapportees par les pays scandinaves. Par ailleurs, les formes aorto-arteritiques isolees d’ACG sont rares par rapport a la forme cephalique classique.
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