Identification de sous-régions rectale et urétrovésicales hautement prédictives de toxicité en cas d’irradiation prostatique

2019 
Introduction et but de l’etude Pour la prediction de la toxicite, les organes a risque sont consideres classiquement en totalite. L’objectif etait d’identifier d’eventuelles sous-regions dans le rectum et la vessie particulierement a risque de toxicite en cas d’irradiation prostatique. Materiel et methodes Une serie prospective multicentrique de 272 patients recevant une radiotherapie conformationnelle avec modulation d’intensite guidee par l’image a ete analysee. Les matrices de dose de chaque patient ont ete recalees non-rigidement dans un espace anatomique commun. Un test de Wilcoxon a compare dans chaque voxel la dose des patients avec toxicite avec la dose des patients sans toxicite. Une sous-region a risque de toxicite a pu etre ainsi identifiee dans l’espace anatomique commun (voxel-wise analysis). Cette region a ensuite ete retropropagee dans l’espace anatomique de chaque patient et les histogrammes dose-volume calcules. Un modele de Cox a evalue la valeur predictive de l’histogramme dose-volume de la sous-region, comparee a la valeur predictive de l’histogramme dose-volume de la totalite de l’organe a risque (rectum, vessie). Resultats et analyse statistique En ce qui concerne le risque de rectorragie (grades 1 ou plus et 2 ou plus), la dose delivree dans la partie antero-inferieure de la region anorectale etait predictive de toxicite (aire sous la courbe [AUC] = 0,71), alors que la dose recue par la totalite du rectum n’etait pas predictive. Pour la toxicite urinaire aigue, les risques de retention et d’incontinence etaient en rapport avec l’irradiation du trigone (AUC = 0,62) et de l’uretre (AUC = 0,73). Pour la toxicite tardive, les risques de dysurie, retention et hematurie etaient en rapport avec l’irradiation des sous-regions vesicales plutot respectivement aux niveaux inferieur (AUC = 0,81), posterieur (AUC = 0,74) et superieur (AUC = 0,67). Les doses delivrees dans la vessie en totalite etaient non ou peu predictives (AUC ≤ 0,67). Conclusion L’analyse dosimetrique par voxel a permis l’identification de sous-region rectale et vesicale a haut risque de toxicite. L’epargne specifique de ces sous-regions lors de la planification pourrait aussi diminuer la toxicite. L’approche pourrait etre generalisee a d’autres organes a risque.
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