Quel devenir des surfaces en prairie permanente sur un territoire de polyculture-élevage?

Les prairies presentent plusieurs interets agronomiques et environnementaux et leur retournement peut avoir un impact sur de nombreux processus ecologiques (ressource en eau, biodiversite, GES…). Au cours des dernieres decennies, la specialisation des exploitations vers les grandes cultures s’est traduite par un recul progressif des surfaces en prairie dans les zones de polyculture-elevage. C’est le cas de la plaine Sud de Niort, territoire historiquement marque par des systemes de polyculture-elevage herbagers. L’objectif de notre travail est d’analyser le devenir des prairies permanentes sur la plaine de Niort et de caracteriser le lien entre la disparition de ces surfaces et les evolutions des parcellaires d’exploitation sur cette meme zone. Ce travail s’appuie sur les donnees du Registre Parcellaire Graphique (RPG) disponibles de 2006 a 2010. Nous avons estime les evolutions nettes des surfaces en prairie permanente depuis 2006 ainsi que les surfaces en prairie permanente soumises a un changement d’occupation du sol (retournement ou nouvelle implantation). Nous avons alors regarde si la disparition des prairies permanentes avait lieu preferentiellement dans les exploitations dont le parcellaire change au cours de la periode 2007-2010. Sur la plaine de Niort, les prairies permanentes connaissent une diminution faible mais continue de leur surface entre 2006 et 2010. Cette diminution s’observe dans l’ensemble des exploitations possedant des prairies permanentes et ne resulte pas a priori d’une disparition concentree dans un nombre reduit d’exploitations. Les prairies permanentes presentent par ailleurs une forte stabilite spatiale : sur la plaine de Niort, plus de 90% d’entre elles ne changent pas de localisation entre 2006 et 2010. Pour les 10% restants, le changement d’occupation du sol se fait majoritairement au profit de trois cultures de vente et de prairies temporaires. L’analyse des evolutions des parcellaires d’exploitation de 2007 a 2010 a montre que les exploitations qui presentent des prairies permanentes dans leur assolement connaissent les memes dynamiques d’evolution (stabilite, agrandissement, reduction ou reconfiguration de leur parcellaire) que les autres exploitations. Toutefois, les prairies permanentes se maintiennent mieux dans les exploitations dont le parcellaire ne change pas au cours de la periode etudiee. Les evolutions qui peuvent etre observees sont pour partie liees aux effets combines de l’evolution de la strategie de production dans les exploitations et de mesures locales favorisant le maintien ou l’implantation de prairies sur la plaine de Niort.