Encéphalite à tiques : enquête autour des premiers cas d’acquisition locale dans le massif du Livradois-Forez

Introduction L’encephalite a tique (TBE) est une infection virale endemique dans plusieurs pays d’Europe centrale et du Nord, mais rare en France, ou la plupart des cas sont recenses en Alsace. En juin 2017 et aout 2018, deux cas de TBE ont ete diagnostiques par serologie specifique chez des patients du CHU de St-Etienne n’ayant pas quitte la Loire ou la Haute-Loire. Materiels et methodes Une enquete epidemiologique a ete menee afin d’identifier des expositions a risque dans le mois precedant l’apparition des premiers signes cliniques. Resultats L’interrogatoire a distance des patients et de l’entourage du premier cas a permis d’exclure tout sejour en zone endemique en France ou a l’etranger, ainsi que toute consommation de produits a base de lait cru. En revanche, ces deux patients vivent en bordure du massif forestier du Livradois-Forez qu’ils frequentent de maniere occasionnelle ou reguliere, les exposant au risque de piqure de tique . Les dates de debut des signes coincident d’ailleurs avec la saison de proliferation des tiques. Une quinzaine de jours avant le debut des signes cliniques, le premier cas a effectue une randonnee au pied du Mont Bar, en Haute-Loire, au cours de laquelle il a ete pique par des animaux, a priori des arthropodes, qu’il n’a pas identifies. Le second cas est une eleveuse de bovins retraitee, ayant l’habitude de se rendre dans les forets aux alentours de sa ferme situee dans la Loire. Elle rapporte de nombreuses piqures de tiques, notamment le mois precedant les premiers signes cliniques. Conclusion La mise en evidence du virus associe a TBE (TBEV) dans le secteur du Livradois-Forez, avec une transmission a l’homme, necessite l’information des cliniciens susceptibles de prendre en charge des patients de retour ou vivant dans cette zone, et presentant des manifestations cliniques evocatrices de TBE. Un 3 e cas d’infection acquise dans la region a ete diagnostique ulterieurement chez un touriste residant dans une autre region. Une estimation de la prevalence du TBEV dans les tiques de la region serait interessante. Enfin, ces cas confirment une zone d’extension du virus plus large qu’historiquement connue. Cette extension du TBEV en France necessite d’etre evaluee, pour adapter si besoin les mesures de prevention, et faciliter la detection des cas humains.