Effets indésirables des vaccins dans les armées françaises : données de la surveillance épidémiologique, 2002–2012

2015 
Introduction Du fait de leurs contraintes operationnelles et des missions internationales, les militaires francais sont soumis a un calendrier vaccinal reglementaire, comportant une dizaine de vaccinations administrees sur une periode parfois courte. L’objectif est de rapporter les resultats de la surveillance epidemiologique des effets indesirables de vaccins (EIV) dans cette population entre 2002 et 2012. Methode Les EIV courants, graves et inattendus survenant chez les militaires d’active sont surveilles par le centre d’epidemiologie et de sante publique des armees (CESPA). Pour chaque cas declare sont recueillis les caracteristiques du sujet, les informations cliniques et les vaccins administres. Le CESPA declare l’ensemble des EIV au centre de pharmacovigilance. Le calcul du taux d’incidence a rapporte les EIV au nombre de doses de vaccins delivrees sur la periode d’etude. Resultats Parmi les 794 cas declares, 155 concernaient le vaccin grippal pandemique et 639 les autres vaccins. Parmi ces 639 cas, en tenant compte des associations d’EIV observees chez 206 cas, les EIV locaux ou locoregionaux concernaient 498 cas (78 %) et les EIV systemiques 325 cas (51 %). Le taux global d’EIV benins etait de 15,4 EIV pour 100 000 vaccinations et celui des reactions graves de 0,6 EIV pour 100 000 vaccinations. Le taux des EIV attribues au vaccin grippal pandemique etait de 315,4 pour 100 000 vaccinations entre 2009 et 2010. Le taux de declaration des EIV, relativement stationnaire entre 2002 et 2008 (entre 7,9 et 13,7 p.100 000), a significativement augmente a partir de 2009 (de 20,7 a 24,9 p.100 000 entre 2009 et 2012). En plus du pic observe pour le vaccin pandemique, quelques observations notables sont a rapporter : un pic d’EIV attribues au Bacille Calmette-Guerin (BCG) entre 2005 et 2008 ; un taux important (101,6 p.100 000 entre 2008 et 2012) des EIV attribues au vaccin coquelucheux acellulaire (dTap-IPV) et des EIV attribues au vaccin meningococcique tetravalent conjugue (MenACWY-CRM, 39,3 p.100 000 entre 2011 et 2012) des le debut de leur utilisation dans les armees. Conclusion Le taux d’incidence des EIV graves retrouve dans cette etude est similaire a celui observe en population civile et chez les militaires americains. L’augmentation des EIV observee a partir de 2009 semble en partie due a une sensibilisation accrue des medecins suite a la pandemie grippale de 2009. Les taux importants observes pour le dTap-IPV et le MenACWY-CRM, qui sont connus pour avoir des profils de tolerance similaires a ceux respectivement observes pour le vaccin diphterie-tetanos-poliomyelite et le vaccin meningococcique tetravalent non conjugue, pourraient traduire un effet « nouveaute » de ces vaccins recemment ajoutes au calendrier vaccinal des armees. Le pic du taux d’EIV attribues au BCG reflete enfin l’abandon en 2005 du vaccin par multipuncture, le vaccin de remplacement ayant ete au debut mal administre par des praticiens peu familiarises avec l’injection intradermique par aiguille. En conclusion, le profil de tolerance des vaccins dans les armees francaises apparait acceptable.
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