Chutes et Vitamine D : la faim du silence

Introduction et but de l’etude La vitamine D est essentielle dans la prevention des chutes et dans la prise en charge de pathologies osseuses. La HAS ainsi que l’Assurance Maladie recommandent le dosage de la vitamine D dans les situations suivantes : patient a risque de chutes a repetition (dont patients denutris severes), medicaments inducteurs de carence, osteomalacie, rachitisme, transplante renal, chirurgie bariatrique. La supplementation en vitamine D fait l’objet de recommandations et semble insuffisante en medecine de ville. Le statut vitaminique D des patients (identification des situations avec une indication au dosage et supplementation) est-il re evalue en medecine aigue et quelle est la place des patients denutris severes qui releveraient d’une evaluation du statut vitaminique ? Materiel et methodes Il s’agit d’une etude observationnelle retrospective. Les criteres d’inclusion sont les patients sortis de 2 services de medecine aigue (medecine interne et geriatrie) du 01/12/18 au 31/12/18. Les patients deja supplementes ont ete analyses de facon independante. Les criteres d’exclusion sont les deces et l’hypercalcemie vraie. Parmi les patients a risque de chutes repetees ont ete differencies les chuteurs averes definis par au moins deux chutes au cours des 12 derniers mois des patients denutris severe. Le dosage de vitamine D, la supplementation en vitamine et ses modalites etaient recueillis. Resultats et analyse statistique Nous avons etudies 238 dossiers patients. Vingt deux patients ont ete exclus (21 deces et 1 hypercalcemie). La moyenne d’âge 85 ans (± 0 ans ; Sex ratio 78/138). 187/216 (87 %) patients relevaient d’une supplementation. Dans ce groupe, 43/187 (23 %) etaient deja supplementes a l’entree. Parmi les 144/187 (77 %) non supplementes en ville : 72/144 (50 %) avaient une indication au dosage de vitamine D : risque de chutes a repetition chez 72/72 (100 %) dont 39/72 (54 %) chuteurs averes et 33/72 (46 %) denutris severes. Aucun de ces 72 patients n’a beneficie du dosage recommande. La place des patients denutris severe represente 33/144 (23 %) des patients necessitant une supplementation. 72/144 (50 %) n’avaient pas d’indication au dosage mais etaient soit osteoporotiques, soit âges de plus de 65 ans et en perte d’autonomie avec une exposition solaire insuffisante relevant d’une supplementation trimestrielle. Seuls 33/187 (18 %) ont beneficie de vitamine D a la sortie, de galeniques et posologies diverses. Pour 23/43 (53 %) des patients deja supplementes, la vitamine D n’a pas ete reconduite. Parmi les patients non supplementes en ville, seuls 13/144 (9 %) ont beneficie d’une introduction de vitamine D. Conclusion Nos resultats montrent que la reevaluation du statut vitaminique D et la prescription de vitamine D semblent tres insuffisants en medecine hospitaliere aigue mais egalement en medecine de ville. Une sensibilisation sur cette thematique est necessaire, surtout chez le patient a risque de chute et notamment les denutris severes.