Infection à Coxiella burnetii de 1991 à 2016, 2560 cas

2018 
Introduction La fievre Q est une maladie causee par Coxiella burnetii et reste une maladie severe et mortelle lorsque les complications ne sont pas precocement detectees et prise en charge. Le diagnostic d’infection a C. burnetii necessite a la fois la mise en evidence de la presence de la bacterie mais egalement l’identification d’un foyer lesionnel. Materiels et methodes Au centre national de reference de la fievre Q, chez tous les patients ayant une serologie C. burnetii positive, les informations cliniques sont recueillies par telephone via un questionnaire standardise incluant les donnees epidemiologiques, les antecedents, les signes cliniques, ainsi que les donnees radiologiques. Un suivi est ensuite propose tous les 3 mois jusqu’a guerison clinique. En se basant sur une periode de 1991 a 2016, et a la lumiere des nouveaux criteres diagnostiques qui incluent les outils radiologiques de notre XXI e siecle, le PET scanner et l’echographie cardiaque trans-thoracique, nous avons realise une analyse retrospective pour decrire les nouvelles entites cliniques et les nouvelles complications jusqu’alors peu ou pas connues. Resultats Parmi les 277 666 serums testes, 2560 patients presentaient une serologie fievre Q positive, 1753 avaient une fievre Q aigue, 715, une infection persistante focalisee et 89 n’avaient pas de foyer infectieux identifie et n’etaient donc pas consideres comme ayant une infection evolutive. Parmi les nouvelles entites cliniques, la lymphadenite a C. burnetii representait 4 % de la cohorte et etait significativement associee a un risque de lymphome (hazards ratio [HR] = 59,7, 95 % CI [19,0–187,0], p p  = 0,001). L’endocardite aigue a C. burnetii concernait 2 % des patients et etait significativement associee a une augmentation des anticorps anticardiolipines. Dix-sept patients de la cohorte presentaient un lymphome, 11 patients une cholecystite alithiasique, 7 une pneumopathie interstitielle et 4 patients avaient une infection acromio-claviculaire. Le taux de mortalite etait de 1,7 [1,3–2,2] pour 100 personnes-annee. Les infections persistantes focalisees etaient associees a une augmentation du taux de mortalite (HR = 12,8, 95 % CI [3,8–42,5], p p  = 0,014). Conclusion La lymphadenite a C. burnetii , facteur de risque d’evolution vers le lymphome, justifie l’utilisation systematique du PET-scanner dans le suivi de la maladie afin de detecter ses localisations profondes et de prevenir les complications severes et mortelles. L’echographie cardiaque trans-thoracique est un outil indispensable a la phase aigue de la maladie qui permet d’identifier les atteintes valvulaires precoces et la presence des anticorps anticardiolipines en est un facteur predictif. Enfin, lorsqu’aucun foyer infectieux n’a pu etre mis en evidence aucun traitement ne peut etre recommande.
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