Pharmacorésistance aux psychotropes chez l’enfant et l’adolescent et recherche d’anomalies pharmacogénétiques du cytochrome P450 2D6. Vers une médecine personnalisée en pédopsychiatrie ?

2019 
Introduction La prescription de psychotropes en psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent (PEA) en France est en constante augmentation. Neanmoins, certains patients presentent une pharmacoresistance aux psychotropes impliquant souvent une polytherapie, un risque accru d’effets indesirables (EI) et des prises en charges hospitalieres plus longues. Les psychotropes sont majoritairement metabolises au niveau hepatique, et pour un grand nombre, par la sous-unite CYP2D6 du cytochrome P450. Une anomalie de cette sous-unite impliquera donc un trouble de la metabolisation de ces traitements. Une duplication du gene CYP2D6, est liee a un phenotype metaboliseur ultrarapide (MUR), et donc a une inefficacite clinique du traitement metabolise par cette voie. En PEA peu de travaux de recherche ont ete effectues dans ce sens. Une etude preliminaire sur une cohorte restreinte de patients presentant une pathologie psychiatrique pharmacoresistante, a montre que 56 % de cette population presentait une anomalie du metabolisme du CYP2D6. Methode M4P est une etude multicentrique transversale dont l’objectif principal est d’etudier la prevalence de duplications ou polymorphismes du CYP2D6 associes a un phenotype MUR chez l’enfant et l’adolescent pharmacoresistants aux psychotropes. Les objectifs secondaires sont entre autres d’etudier l’association de ces anomalies avec les caracteristiques liees au patient et a sa pathologie. Vingt-deux patients ont ete inclus. Resultats La presence de phenotype MUR concerne un patient dans notre etude. Un autre patient presente un phenotype metaboliseur lent. L’analyse des resultats sur les objectifs secondaires caracterise notre population de patients dont la severite et le retentissement des pathologies sont majeurs, les prises en charges longues et associees a des hospitalisations repetees, les prescriptions multiples et les EI nombreux. Conclusion M4P n’a pu confirmer un lien entre pharmacoresistance aux psychotropes et anomalies du CYP2D6 de type MUR. Cependant, l’exploration pharmacogenetique n’impliquait que les anomalies du CYP2D6 les plus frequentes. Dans un second temps, l’analyse d’un plus large panel de genes impliques dans le metabolisme des psychotropes sera realisee. Ce travail interroge sur l’apport d’une medecine personnalisee en PEA et ouvre la voie a d’autres projets de recherche afin de mieux comprendre la pharmacoresistance de nos patients, de questionner notre maniere d’y repondre et eventuellement de la prevenir.
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