Gestion agro-environnementale et cynégétique des bords de champs : L'expérience du Domaine des Baillis (centre de la France)

Dans le cadre de la jachere (gel volontaire puis obligatoire), le proprietaire du domaine des Baillis (Loiret) a seme des bandes enherbees en 1990 a base de graminees et de legumineuses pour favoriser la reproduction du petit gibier (faisan de colchide, Phasianus colchicus, et perdrix rouge, Alectoris rufa). Une estimation quantitative des biomasses lombriciennes, Lumbricidae, a ete realisee par la methode d'echantillonnage de BOUCHE et ALIAGA (1986). La biomasse observee est de 1 700 kg/ha soit 34 fois plus que celle de la parcelle contigue cultivee chaque annee en culture de vente. Un temoin compose essentiellement de graminees issues du semis de 1990 a ete conserve. Sur les 200 metres de la bande enherbee restante de 10 metres de large, il a ete applique cinq conduites differentes : desherbage en totalite, broyage periodique, desherbage avec un herbicide a spectre large mais non persistant, temoin precedent bordee d'une bande desherbee d'un metre au sulfosate pour limiter l'extension des adventices, semis volontaire d'especes a cycle long avec maintien d'une bande desherbee d'un metre, semis volontaire d'especes a cycle moyen avec maintien d'une bande desherbee d'un metre. Les resultats de ces differentes conduites sont analyses en termes de diversite floristique, de site de reproduction et d'alimentation pour la faune sauvage, de controle des adventices indesirables et de couts comparatifs des differents modes de conduite. Les trois dernieres pratiques permettent de satisfaire aux exigences de la faune sauvage et de controler le developpement des adventices indesirables. De plus, elles presentent un cout et une contrainte supportables pour l'agriculteur. A la lumiere de ces resultats, nous souhaitons que les bords de parcelles soient integres dans le gel obligatoire ou volontaire impose par le volet maitrise des excedents de la PAC a partir d'une largeur minimale de 10 metres. L'Union europeenne ne considere pas eligible au titre du gel, les parcelles de largeur inferieure a 20 metres et de surface inferieure a 0,3 ha. Ces bandes enherbees constituent un moyen efficace pour reduire l'erosion et limiter les transferts de produits phytosanitaires vers les eaux de surface comme l'ont montre les travaux du Cemagref, Centre d'etude du machinisme agricole, du genie rural des eaux et des prets, de l'ITCF, l'Institut technique des cereales et des fourrages. Elles offrent des sites de nidification, d'abri et d'alimentation pour la faune sauvage.