Libéralisation financière et mobilisation de l'épargne en économie ouverte : le cas de la Turquie

1999 
L'analyse des fondements theoriques de la liberalisation financiere a permis de mettre en evidence les differences fondamentales entre approches neoclassiques et keynesiennes. Les premieres defendent la hausse des taux d'interet, l'ouverture du compte du capital, la deregulation du systeme bancaire et financier et le retrait de l'etat. Leur objectif est la mobilisation de l'epargne nationale et l'amelioration de son affectation. Par contre, les secondes rappellent l'importance du maintien des taux d'interet a un niveau faible pour relancer l'investissement, defendent la regulation interne pour eviter les placements speculatifs des ressources collectees, s'opposent a une ouverture financiere complete pour proteger l'economie des risques de changes et defendent le role actif et regulateur de l'etat. Dans ce contexte theorique, l'analyse empirique des effets de la liberalisation financiere en turquie a permis de tirer les conclusions suivantes. Il est vrai que l'epargne privee a nettement progresse, surtout sa composante financiere d'ou la hausse des depots collectes, et que les reformes financieres engagees dans le cadre de la liberalisation financiere ont effectivement contribue au developpement de l'intermediation financiere. Cependant, si l'amelioration de la collecte des ressources ne fait pas de doute, l'efficacite de leur distribution est loin d'etre certaine. Les banques reduisent leurs prets bancaires et orientent leurs ressources vers les titres publics a rendement speculatif. Le financement du deficit budgetaire par voie d'emprunts sur le marche a des taux d'interet eleves a augmente considerablement le besoin de financement de l'etat, a diminue son investissement et a considerablement reduit son epargne. L'analyse econometrique de la hausse de l'epargne privee exclut toute influence significative directe du taux d'interet et met plutot en evidence le role de la degradation des finances publiques et de la dollarisation de l'economie. Il s'agit en fait des determinants strictement negatifs pour le reste de l'economie, source d'instabilite macroeconomique majeure. Ceci rappelle les inconvenients de la liberalisation financiere et jette un doute sur sa pertinence theorique et empirique au moins dans le cas de la turquie.
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