Diffusion du virus de l’hépatite C des HSH infectés par le VIH vers les HSH non infectés par le VIH

2018 
Introduction Le relâchement des pratiques de prevention, la diffusion de pratiques a risque telles que le fisting ou les relations sexuelles en groupe et l’usage de drogues dans un contexte sexuel sont responsables depuis quelques annees d’une epidemie d’infections par le virus de l’hepatite C (VHC) chez les hommes ayant des rapports sexuels avec les hommes (HSH) infectes par le VIH (VIH+). Plusieurs clusters de transmission ont ete decrits dans les grandes villes europeennes et americaines, jusqu’a present uniquement chez des HSH VIH+. Nous rapportons les premiers cas de transmission groupee du VHC chez des HSH VIH+ et VIH−. Materiels et methodes Les HSH ayant presente une hepatite C aigue entre 2014 et 2016 suivis dans le service des maladies infectieuses du CHU ont ete inclus. Une analyse phylogenetique a ete realisee apres sequencage du gene NS5B du VHC. La periode de contagiosite de chaque patient a ete determinee, afin d’evaluer l’existence d’eventuelles chaines de transmission. Resultats De 2014 a 2016, une hepatite C aigue a ete diagnostiquee chez 49 HSH dont 43 VIH+ et 6 VIH− (dont 3 sur le bilan initial avant l’entree dans un programme de prophylaxie pre-exposition du VIH (PrEP) et 1 au cours du suivi pour PrEP). Les facteurs de risque d’infection par le VHC dans cette population (utilisation de drogue intraveineuse ou nasale, pratiques sexuelles traumatiques), ont ete identifies chez 74 % (32/43) des HSH VIH+ et 83 % (5/6) des HSH VIH−. Quatre clusters et 3 paires d’infections ont ete identifies, dont 3 clusters et 1 paire pour le genotype 1a et 1 cluster et 2 paires pour le genotype 4d. Trois clusters (G1a : 2, G4d : 1) et 1 paire (G4d) etaient des clusters mixtes, associant des patients VIH+ et VIH−. L’analyse chronologique de chaque cluster montre que chaque cluster debute par un ou plusieurs patients VIH+ avant que le 1 er patient VIH− ne soit diagnostique. Ces donnees suggerent fortement que le VHC s’est transmis recemment et a plusieurs reprises, de la population HSH VIH+ vers la population VIH−, vraisemblablement en raison du partage de pratiques a risque entre ces 2 populations. Conclusion Les recommandations pour la surveillance du VHC chez les HSH ne devraient pas etre restreintes aux HSH VIH+ mais devraient etre etendues aux HSH VIH− dont les facteurs de risque sont similaires.
    • Correction
    • Source
    • Cite
    • Save
    • Machine Reading By IdeaReader
    0
    References
    0
    Citations
    NaN
    KQI
    []