Emergences de dengue, de chikungunya et de zika en France métropolitaine, 2006–2019

Introduction L’implantation de l’Aedes albopictus, vecteur des virus de la dengue, du chikungunya et du zika, a rapidement progresse en France metropolitaine exposant de plus en plus de personnes au risque de transmission autochtone de ces arbovirus. Une surveillance renforcee est active depuis 2006 en France ou le vecteur est implante. La notification de cas entraine des investigations epidemiologiques et des mesures de lutte anti-vectorielle (LAV) visant a prevenir l’apparition de cas autochtones. Materiels et methodes Nous avons decrit les transmissions autochtones de ces arboviroses survenues en France metropolitaine entre 2006 et 2019, a partir des publications et documents d’investigation produits. Resultats Onze episodes de dengue (23 cas), trois de chikungunya (31 cas), et un de zika (3 cas) ont ete recenses, tous dans les territoires et pendant les periodes ou la densite vectorielle etait la plus importante. Les zones de circulation virale etaient limitees (rayon inferieur a 300 metres) et composaient essentiellement d’habitat individuel pavillonnaire. Les serotypes 1 et 2 pour la dengue, le lignage East Central South Africa pour le chikungunya, et un lignage asiatique pour le zika, etaient a l’origine des transmissions autochtones. Les mesures de lutte anti-vectorielle (LAV) ont ete efficaces : un seul des 57 cas autochtones est apparu apres leur mise en place. La survenue de neuf episodes etait due a un defaut d’identification du cas primaire importe, et pour six a une absence, ou a une insuffisance, des actions de LAV autour du cas primaire importe. Conclusion La transmission d’arbovirus en France metropolitaine est frequente et illustre le risque en Europe. Le dispositif de surveillance epidemiologique et les investigations menees autour des cas autochtones ont montre leur efficacite. Neanmoins, l’experience acquise et les causes d’emergences font ressortir des besoins d’evolution de cette surveillance et la sensibilisation des professionnels de sante doit etre renforcee.