La prescription médicamenteuse avec contre-indication absolue chez la femme enceinte : Analyse rétrospective de deux années de demandes de remboursement présentées à la Caisse nationale d'assurance maladie des travailleurs salariés (CNAMTS) dans la région des Pays de la Loire

Dans le but de preciser le risque de teratogenese et de fœtotoxicite, nous avons, au moyen d'une enquete regionale retrospective de deux ans, analyse les delivrances de medicaments rembourses sur uneserie consecutive de 31 772 femmes dont la grossesse a ete declaree au regime general de l'Assurance maladie et dont l'accouchement a eu lieu. Les delivrances de medicaments formellement contre-indiques pendant la grossesse ont ete confirmees par une sollicitation de 121 praticiens prescripteurs dans le but de mieux cerner le contexte de la prescription. Parmi les 96 % des femmes incluses qui ont recu des medicaments remboursables, seules 0,7 % ont eu une prescription de medicaments formellement contre-indiques pendant la periode concernee de leur grossesse. Apres validation par le prescripteur, seules 0,35 % ont reellement ete exposees a ces medicaments. Les medicaments les plus frequemment concernes sont les anti-inflammatoires non steroidiens, la vitamine D a fortes posologies, le misoprostol et des tetracyclines. Quelques cas de prescriptions d'inhibiteurs de l'enzyme de conversion et d'antagonistes de l'angiotensine II ont ete releves. L'exposition reelle est, certes, sous-estimee, car nous n'analysons que les prescriptions portees au remboursement. Toutefois, nous notons que le mesusage persiste au cours de la grossesse. Des actions regionales et nationales ont ete entreprises pour informer de ce risque les praticiens ainsi que le grand public.