Cas autochtones de dengue de sérotype 2 dans les Alpes-Maritimes, septembre-octobre 2018

2019 
Introduction La surveillance renforcee du chikungunya, de la dengue et des infections a virus Zika mise en place en metropole dans les departements colonises par Aedes albopictus, a permis la detection d’un cas autochtone de dengue debut octobre 2018 dans une commune des Alpes-Maritimes. Lors de son interrogatoire, le cas a fait part d’un cas cliniquement evocateur dans son entourage, faisant craindre un foyer de dengue autochtone. Une investigation epidemiologique et entomologique a ete menee afin de determiner l’origine de la contamination et de limiter la transmission du virus. Materiels et methodes Une enquete en porte-a-porte (PAP) a ete menee autour des domiciles du 1er cas autochtone (600 logements), avec la possibilite de prelever a domicile les cas suspects detectes (depots de sang sur papier buvard). Les objectifs etaient d’identifier le cas primaire importe et d’autres cas autochtones. Les medecins et laboratoires de la zone investiguee ont ete sensibilises au signalement retrospectif et prospectif de tout cas suspect de dengue. Des enquetes epidemiologiques ont ete menees dans 3 etablissements frequentes par des cas. Des prelevements sanguins ont ete analyses pour chaque cas suspect (RT-PCR et/ou serologie). Des analyses genetiques seront realisees par le Centre national de reference des arbovirus sur un serum du 1er cas autochtone signale. Des prospections entomologiques ainsi que des traitements de lutte anti vectorielle (LAV) ont ete mis en place dans les zones de transmission du virus par l’Entente interdepartementale (EID) Mediterranee. Resultats Les 5 cas autochtones de dengue de serotype 2 identifies (4 lors de l’enquete en PAP, preleves a leur domicile) ont debute leurs signes entre le 03/09 et le 03/10, tous residant dans un rayon de 50 metres. Aucun cas importe de dengue, signale dans le cadre de la surveillance renforcee, ne residait ou n’avait voyage dans la zone investiguee. L’enquete en porte-a-porte n’a pas permis d’identifier le cas primaire importe. Les prospections entomologiques ont mis en evidence la presence de moustiques adultes et de gites larvaires, entrainant la realisation de 9 traitements de LAV. Conclusion Cette emergence de dengue est la 7e enregistree en France metropolitaine. Sa detection a ete suffisamment precoce pour mettre en oeuvre les mesures de LAV et en limiter l’extension. L’origine de la transmission n’a pas ete identifiee. L’enquete en PAP est essentielle pour identifier les cas. Le prelevement des cas suspects a domicile en ameliore l’efficience. La circulation virale etant limitee lors de ces episodes de dengue autochtone, la sensibilisation des professionnels de sante doit etre localisee a la zone d’emergence.
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