Tableaux sur scène et sur toile, Paris 1850-1890

2011 
Entre 1850 et 1890, deux generations de peintres - de Charles-Louis Muller a Jean-Paul Laurens en passant par Leon Benouville et Jean-Leon Gerome - perpetuent la seculaire notion de peintre d'histoire en entretenant, un commerce aussi regulier, sinon plus, avec les dramaturges parisiens qu’avec les maitres accroches sur les cimaises du Louvre. Le theâtre, refonde via l’esthetique du tableau a la fin du XVIIIe siecle, atteint alors un degre d’illusionnisme inegale et, forme concurrente de production visuelle, force le peintre d’histoire a se positionner vis-a-vis de lui : adhesion ou rejet. L’alternative offerte au peintre est alors la suivante : ou bien faire mieux que la representation scenique en matiere de saturation visuelle (ce seront les propositions de Gustave Dore, par exemple), ou bien le ceder au regisseur de theâtre en matiere de faste pour mieux redefinir la specificite du tableau peint, et reinvestir un temps proprement pictural (economie de la representation, modes detournes de narration, au-dela du drame, etc.). Telle sera la solution choisie par Gerome ou Laurens au probleme recurrent de la « theâtralite ». Leur succes dans cette entreprise de reinvention du tableau d’histoire fut incontestable : ils parvinrent a renvoyer a ses origines l’epithete « theâtral », c’est-a-dire au theâtre.
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