La reconnaissance du Covid 19 comme maladie professionnelle : les héros ont-ils des droits ?

2020 
Un mois apres le debut du confinement, le rituel collectif est aujourd’hui bien etabli : tous les soirs, a 20 heures, des millions de personnes, en France comme a l’etranger, se postent a leur fenetre pour faire ensemble du bruit, qui en applaudissant, qui en convertissant des ustensiles de cuisine en instruments de percussion. Ce rituel traduit le sentiment de dette que beaucoup de confines nourrissent envers les salaries qui continuent de se rendre au travail pour y remplir des fonctions vitales pour nos societes : le personnel soignant au premier rang, mais aussi les caissiers et les caissieres de grandes surfaces, les livreurs, chauffeurs ou agents d’entretien des communes. En periode pandemique, la poursuite de ces activites suppose que ces categories de travailleurs acceptent de prendre le risque d’une contamination a laquelle le reste de la population est theoriquement soustrait. Cette dette engage la collectivite nationale. La prise en charge de ce risque professionnel devient des lors un objet de preoccupation de plus en plus important pour les pouvoirs publics. Apres avoir declare, le 22 mars, que les soignants contractent souvent le virus en dehors du cadre de leur travail, Olivier Veran, ministre de la Sante, a convenu le lendemain lors d’une conference de presse que « pour tous les soignants qui tombent malades, le coronavirus sera reconnu comme maladie professionnelle ». Ces prises de position contradictoires renvoient a une difficulte inherente a la reconnaissance des maladies professionnelles : comment, en effet, s’assurer du lien entre travail et maladie, et justifier ainsi du droit a une indemnisation ? [Premier paragraphe]
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