Fondements épidémiologiques de l’arrêté du 5 avril 2016

En France, les criteres de selection des donneurs de sang ont longtemps ete construits a partir de donnees cliniques. L’emergence du VIH dans les annees 1980 a introduit la notion de criteres epidemiologiques pour reduire efficacement le risque de contamination transfusionnelle. L’arrete relatif a la selection des donneurs de sang du 5 avril 2016 a permis de reevaluer certains criteres au regard de leur pertinence epidemiologique. Cette approche a conduit a identifier differents niveaux de risque de transmission du VIH, associes a des durees d’ajournement differentes. Ainsi, un ajournement de 12 mois est requis pour un niveau de risque eleve : contact sexuel entre hommes, contact sexuel contre argent ou drogue, contact sexuel avec un(e) partenaire seropositif(ve) ; un ajournement de 4 mois est requis pour un risque pour lequel les donnees epidemiologiques sont moins probantes : plus d’un(e) partenaire sexuel(le) dans les 4 mois precedant le don. La notion de changement recent de partenaire a ete supprimee. Cette approche induit cependant des difficultes particulieres, le plus souvent liees a des donnees manquantes ou insuffisantes : la definition d’un multipartenariat heterosexuel associe a une majoration du risque de transmission d’un agent sexuellement transmissible ; la modelisation du risque residuel transfusionnel en fonction de la duree de l’ajournement ; enfin, des etudes psychosociales recentes tendent a prouver une difficulte des donneurs a comprendre les fondements epidemiologiques sous-tendant les criteres de selection, avec un impact sur l’adhesion a ces derniers.