L'identification et le corps du migrant : comment laisser des traces de présence physique dans un monde numérique

2017 
L’e-administration amorce actuellement une separation entre le corps des individus et leur identite officielle. Il s’agit d’une rupture avec les processus traditionnels d’identification personnelle qui ont toujours fait intervenir le corps, sa forme, ses traces. L’evolution des protocoles d’identification se produit souvent a des moments de desequilibres, lorsque des evenements (guerres, crises, demobilisations, epidemies) jettent de nombreuses personnes sur les routes, il faut alors substituer a la reconnaissance physique par les proches, le face a face, des procedes de documentation du corps. Ceux-ci-sont multiples : Le corps du voyageur, du migrant, est marque, decrit, mesure, photographie, ses composantes, ses fluides, sont analyses et compare a des referentiels. Mais le droit moderne, fonde sur la preuve ecrite, s’accommode de moins en moins bien du corps, variable, trompeur, manipule. Il se refugie dans la preuve administrative, de plus en plus souvent numerique, qui trace non plus les personnes physiques mais les dispositifs numeriques qui leurs appartiennent, et les representent par delegation. La relation corps/identite est completement rompue.
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