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Réaction locale au rituximab

2019 
Introduction Le lymphome B centrofolliculaire cutane primitif (LBCFCP) est un lymphome primitivement cutane indolent d’excellent pronostic. Dans les formes localisees, le traitement repose sur la radiotherapie ; dans les formes etendues ou recidivantes, sur le rituximab. Nous rapportons un cas de reaction locale au rituximab chez une patiente traitee pour un LBCFCP. Observation Il s’agit d’une femme de 77 ans presentant un LBCFCP de la joue droite. La radiotherapie (30 Gy) etait initialement efficace mais la patiente rechutait 4 mois plus tard. Devant la rapidite de la recidive, un traitement par rituximab etait propose. Une premiere injection de rituximab etait realisee, precedee d’une premedication classique. La perfusion etait initiee a un debit de 50 mg/h, augmente a 100 mg/h devant la bonne tolerance. Trente minutes apres le debut du traitement, la patiente presentait une reaction erythemateuse et œdemateuse de la joue droite, strictement localisee sur les lesions initiales, avec sensation de chaleur locale. Il n’y avait pas d’eruption sur le reste du corps. Elle etait apyretique et stable hemodynamiquement. La perfusion etait suspendue, permettant une regression de la reaction en 1 heure. Le rituximab etait repris le lendemain : la tolerance etait excellente, et le debit etait majore jusqu’a 400 mg/h. Trois autres perfusions ont ete realisees, sans recidive de la reaction, et avec une bonne reponse clinique. Discussion Le rituximab est connu pour provoquer parfois un syndrome de relargage cytokinique lors de la premiere injection, se manifestant par des symptomes generaux aspecifiques. Les reactions locales sont connues mais moins decrites : 7 cas de reaction localisee au rituximab ont ete rapportes au cours du traitement d’un lymphome cutane, dont 6 chez des patients atteints de LBCFCP. Tous ces patients presentaient dans les minutes suivant la premiere perfusion une reaction erythemateuse et œdemateuse, pseudo-urticarienne, sans atteinte systemique. Dans tous les cas, cette reaction s’amendait a l’arret de la perfusion, et ne recidivait pas. Tous les patients concernes ont obtenu une reponse complete persistante, laissant a penser que la reaction peut etre predictive d’une bonne reponse au traitement. Dans certains cas, elle avait aussi permis de reveler des lesions infra-cliniques. L’explication avancee est celle d’un relargage cytokinique localise lie a la lyse d’un nombre important de lymphocytes B tumoraux. D’autres auteurs suggerent que le complexe CD20-Ac antiCD20 puisse favoriser le recrutement de mastocytes et de polynucleaires. Le lymphocyte B dans sa differenciation folliculaire presente une sensibilite accrue au rituximab qui pourrait expliquer que cette reaction survienne preferentiellement dans les LBCFCP. Conclusion Nous rapportons un cas de reaction localisee au rituximab chez une patiente traitee pour un LBCFCP. Bien que rare, ce type de reaction doit etre connue car elle est sans gravite et ne contre-indique pas la poursuite du rituximab.
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