La place des aidants dans la gestion de crise aux urgences ? Une évidence !

La gestion de crise aux urgences est une etape cle, parfois inaugurale, possiblement recurrente du parcours de soins des patients souffrant de pathologies psychiatriques. Ses interets sont multiples, centres sur l’evaluation et la prise en charge, mais aussi la pedagogie sur la maladie et les soins, la mise en coherence et en continuite des acteurs sanitaires et l’articulation avec les dimensions non sanitaires de la sante mentale. Les aidants, victimes collaterales de la pathologie et de ses consequences apres le patient lui-meme, sont tour a tour en position d’etre sentinelles des signes d’alarme et de decompensation, notamment en situation d’insight diminue, co-acteurs des soins au sens large, modulateurs indirects de la maladie dans le contexte des relations interpersonnelles et du stress qui en decoule lui-meme complexifie par la pathologie. Ils sont aussi a considerer comme des impactes psychologiques de la maladie psychiatrique de leur proche. Comme pour les autres etapes du soin, la place des aidants en situation de crise aux urgences dans l’evaluation globale de la situation et le partage des decisions prises ensuite apparait legitime et utile au patient, au psychiatre et a l’aidant, au point de proposer qu’elle en devienne l’un des principes necessaires et incontournables de la prise en charge. Les raisons d’un tel positionnement en sont multiples et seront deroulees, avec leurs interets et limites mais aussi avec ce que cela doit impliquer en termes d’organisation des dispositifs, a partir de trois points de vue croises : – la pratique clinique de prise en charge, en evoquant notamment comment modeliser la place de l’aidant dans l’evaluation, la prise de decision et la mise en œuvre de celle-ci, mais aussi ce qui sur le plan de l’information peut lui etre benefique ; – les aspects medico-legaux de l’accueil des aidants et des patients au sein des services d’urgence psychiatrique, avec tous les enjeux que cela represente entre autre sur le plan de l’information, du secret medical et des soins sans consentement ; – le point de vue des aidants eux-memes, en integrant la necessite de donner des reperes, en les invitant a la rencontre de pair aidants familles pour leur permettre de creer une triple alliance avec leur proche et les soignants afin de relever le defi quotidien de la maladie, de soutenir et apaiser les liens familiaux pour une etape vers la reconstruction.