Imaginaires sériels mécaniques et biocybernétiques dans Battlestar Galactica

2015 
Cette communication entend etudier l’imaginaire seriel dans un genre propice a son developpement et a sa « theorisation » dans la dimension metapoetique des figures d’anticipation qui lui sont propres (robots, clones, sauvegarde numerique des individus), le space opera, et plus particulierement l’ensemble de la production industrielle liee a la franchise Battlestar Galactica (series, telefilms, novellisations, bandes-dessinees, jeux de plateau, de roles, simulateur de vol, MMORPG) et les activites faniques liees. Au-dela des mecanismes de repetition fondateurs de l’esthetique d’une serie televisee (entre episodes d’une meme saison et entre differentes saisons), ce qui peut particulierement retenir notre attention est lie aux phenomenes de transposition (les comicbooks Marvel Battlestar Galactica 1979-1881 a partir de la serie televisee de 1978), de sequelle (Battlestar Galactica 1980 vis-a-vis de BSG 1978), de reboot (BSG 2004-2009 vis-a-vis de BSG 1978), de spin-off (BSG : Blood and chrome 2012 ou Caprica 2010 vis-a-vis de BSG 2004-2009), de derives transmediatiques comme des webisodes (Razor, developpe ensuite en telefilm). Qu’est-ce qui fonde ici une suite, sachant par exemple que le BSG de 2004 a ete denonce par les fans comme un « GINO » (« Galactica In Name Only ») ? Quels sont les elements fragmentaires qui font l’objet d’une reprise ? Qu’est-ce qui fait ecart ? Comment s’organisent le temps et l’espace dans l’ensemble de la ou des series (le BSG de 2004 se presente par certains aspects comme suite de celui de 1978 et par d’autres comme son remake, Caprica et BSG : Chrome and blood comme des prequelles du BSG de 2004, Battlestar Galactica Razor comme un flashback prenant comme point de depart l’episode charniere de la saison 2, « Pegasus » (S02,E10) ; le BSG de 1980 s’acheve dans nos annees 80 alors que BSG 2004-2009 se conclut sur l’aube de l’humanite) ? A l’origine, la serie televisee de Glen A. Larson pose deja la question de la serialite : denoncee comme un plagiat de Star Wars, elle souligne ce que l’inscription dans le genre du space opera implique concernant la reprise de themes et de motifs recurrents depuis au moins le pulp Buck Rogers et son adaptation en comicstrips et en serials des les annees 1930 et reactive, lui aussi, a la fin des annees 70. De ce point de vue, nous retrouvons la un trait caracteristique de la production culturelle en serie tres tot mis en evidence par la theorie critique. Mais l’interet de BSG 2004-2009 reside aussi dans la proposition de modeles de la reproductibilite qui rompent avec le mecanique pour mettre en avant le paradigme biocybernetique du clonage. Car, comme l’a souligne W. J. T. Mitchell (Cloning Terror) : « le Clone n’est pas simplement une icone du capitalisme tardif, de la postmodernite ou de l’âge biocybernetique. Il s’agit d’une hypericone, d’une image de la production d’images, d’une figure de la copie, de la replication, de l’imitation, et de toute autre forme de production de ressemblance ». Les clones dans BSG sont le support d’une reflexion profonde sur la serialite, sur la reproduction et la difference : « I’m Sharon [dit un clone robotique recurrent de la serie], but I’m a different Sharon ».
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