Infections cutanées sévères à Streptococcus pyogenes chez l’enfant : résultats d’une enquête multicentrique

Resume Objectif.– Le but a ete de recenser les cas pediatriques d’infections cutanees severes a Streptococcus pyogenes . En effet, depuis le debut des annees 1980, une augmentation de l’incidence de ces infections a S. pyogenes de serotype M1, M3 ou M5 etait rapportee chez l’adulte. Patients et methodes. – Une enquete retrospective a ete menee sur une periode de onze ans (1990-2000) aupres des membres du Groupe de pathologie infectieuse pediatrique exercant dans plusieurs centres hospitaliers regionaux ou generaux. Resultats. – Cette enquete a permis de recueillir trois cas de fasciites necrosantes et 15 cas de cellulites. Parmi les cellulites, cinq cas faisaient suite a une varicelle, les autres a un traumatisme benin ouvert. Le diagnostic bacteriologique a ete retenu a partir de prelevements locaux et d’hemocultures respectivement dans 14 et quatre cas. Le traitement initial comportait du cefotaxime dans onze cas, de la penicilline M ou G respectivement dans cinq et un cas et pour un cas de l’acide fusidique. Le relais etait assure majoritairement par de la penicilline M. La voie intraveineuse etait utilisee 15 jours en moyenne, la voie orale sept jours. Il n’y a eu ni deces ni sequelle dans la serie etudiee. Conclusions. – Meme si cette etude n’a pas de caractere epidemiologique exhaustif, les fasciites et cellulites apparaissent rares. La difficulte du diagnostic ne saurait expliquer une sous-estimation de la frequence. La porte d’entree la plus frequente chez l’enfant est la vesicule varicelleuse. Le site d’infection et l’utilisation d’anti-inflammatoires ne semblent pas etre des facteurs de mauvais pronostic. Les cellulites aux limites histologiques et cliniques floues sont souvent confondues avec les fasciites. Le traitement de la cellulite est la penicillinotherapie en premiere intention et ce en l’absence de recommandations consensuelles. Le traitement des fasciites necrosantes consiste en un debridement chirurgical, la precocite du geste etant essentielle.