Le lac Tchad et N'Djaména une relation porteuse de développement ?

2009 
Les secheresses des annees 1970-1980 et le rechauffement climatique attirent l'attention mediatique sur les risques de disparition du lac Tchad. Alors que la plupart des avis scientifiques contestent cette vision pessimiste, nous proposons ici d'etudier la dynamique des relations entre N'Djamena, capitale sahelienne de plus d'un million d'habitants, et le lac Tchad. Il s'agira notamment de nous demander si la demande urbaine constitue une menace pour les ressources naturelles (eau, poisson, terres cultivables, pâturages) ou au contraire un facteur de developpement regional. Proche par la distance (une centaine de kilometres), le lac est reste longtemps eloigne de N'Djamena par les difficultes de circulation. Des annees 1950 aux annees 1990, des amenagements agricoles modernes au nord du lac peinent a l'integrer dans l'orbite ndjamenoise. Durant les annees 1980, la crise que traverse le Tchad accroit l'attractivite du lac – dont les eaux poissonneuses attirent des pecheurs de toutes origines, et dont les rives meridionales fixent des populations saheliennes chassees par la guerre et la secheresse. Depuis le milieu des annees 1990, une route goudronnee dynamise les liens entre N'Djamena et ces rives meridionales : l'afflux de populations s'accompagne d'innovations agricoles et de flux commerciaux importants (cereales, fruits et legumes, poissons). Les encadrements – etatiques ou non – ont un moment accompagne ces dynamiques. Leur role actuel exprime la crise de l'Etat tchadien. Cependant, l'efficacite des regulations traditionnelles explique la rarete des conflits, malgre l'augmentation de la pression sur les ressources naturelles et les conflits d'usages latents entre activites (agriculture, elevage).
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