P129: Prise en charge de l’excès pondéral de l’adulte : enquête auprès des médecins généralistes de Meuse

2014 
Introduction et but de l’etude En France, la prevalence du surpoids depasse les 30 % et celle de l’obesite est de 15 %. Chacun s’accorde sur l’importance de la prise en charge (PEC) de premier recours et l’implication du medecin generaliste (MG) dans ce parcours de soins. Plusieurs etudes ont deja ete menees en France et a l’etranger sur ce sujet, mais qu’en est-il reellement et quid des milieux ruraux ? L’enquete avait pour but de s’interesser aux opinions et aux pratiques en matiere d’exces ponderal des MG de Meuse, departement parmi les plus ruraux de l’Est de la France. Materiel et methodes Un questionnaire anonyme declaratif avait ete envoye aux 150 MG du departement. Il relevait les caracteristiques des repondants et de leur activite, leurs opinions s’agissant de la PEC globale de l’exces ponderal, des objectifs a atteindre, de la prevention, des difficultes percues et rencontrees, mais aussi des modalites de prise en charge, tout en s’interessant a leur pratique au quotidien. Les comparaisons de variables avaient ete effectuees par test du Chi 2 , avec seuil de significativite a 0,05. Resultats et Analyse statistique 53,3 % des MG (n = 80) avaient repondu a l’enquete. 52,5 % exercaient en zone rurale et 47,5 % en zone urbaine. Un seul MG avait une capacite en diabeto-logie/nutrition. 48,7 % des MG pensaient qu’il existait une attitude negative envers ces patients, y compris de la part des professionnels de sante. 36,2 % d’entre eux pensaient n’etre pas bien formes. Plus de 90 % des MG estimaient importants 5 objectifs sur 6 cites (ameliorer estime et confiance en soi, obtenir une perte realiste et durable de poids, restaurer/etablir une activite physique, corriger un exces energetique, prendre en charge les comorbidites). Le sixieme objectif (obtenir un Indice de Masse Corporelle inferieur a 25 kg/m 2 ) etait considere comme le moins important. La majorite des MG etaient en accord avec les differentes propositions emises en matiere de prevention. Pres des trois quarts des repondants jugeaient important le recours a un specialiste de l’exces ponderal et aux reseaux a orientation metabolique. Plus de 90 % jugeaient important celui a un dieteticien, mais aussi le suivi au long cours et en parallele du specialiste. Seuls 60 % d’entre eux pratiquaient ce suivi, soit tout autant que ceux qui adressaient a un dieteticien. 37,5 % des MG avaient recours a un specialiste, 25 % a un reseau, et moins de 4 % a un specialiste de l’activite physique adaptee. La principale difficulte citee etait le manque de motivation et/ou de compliance des patients, puis venaient les contraintes de temps et de remboursement, le sentiment d’inefficacite ressenti par les soignants, et enfin les troubles psycho-emotionnels et du comportement alimentaire. Conclusion La PEC des patients en exces ponderal interesse les MG meme s’ils la jugent comme difficile, surtout dans leur milieu rural. Leurs objectifs sont plus tournes vers un objectif de sante globale mais il existe une discordance majeure entre leurs bonnes intentions et la realite des pratiques. L’exces ponderal est une maladie multifactorielle et complexe, qui requiere toute l’attention des soignants, mais aussi des politiques, l’impact economique qu’il represente ayant ete prouve. Les MG sont de formidables partenaires, a la base de cette chaine de soins et il apparait indispensable de les accompagner dans cette demarche de prise en charge de qualite. Un rappel efficace des informations et recommandations existantes apparait necessaire, tout comme une formation adaptee, plus precoce, plus approfondie et plus humaine. La pluridisciplinarite et l’empathie demeurent incontournables, et les nouvelles technologies pourraient le devenir.
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