Évaluation d’un système d’alerte précoce pour le paludisme par l’utilisation d’une technologie mHealth avec les agents communautaires dans des zones rurales reculées de 2013–2017, à Madagascar

2018 
Introduction L’Organisation mondiale de la sante (OMS) a declare que le succes d’un systeme de sante depend de sa capacite a transmettre les informations sur les maladies en temps reel. L’amelioration de la surveillance des maladies infectieuses facilitent l’identification des priorites en sante publique. En 2012, une recrudescence du paludisme dans la region du sud-est de Madagascar a ete observee. En 2013, le ministere de la Sante Publique et l’institut Pasteur de Madagascar (IPM) ont mis en place un systeme pilote d’alerte precoce en collaboration avec les agents communautaires (AC) pour detecter rapidement les flambees dans les zones rurales reculees. L’objectif de cette etude est d’evaluer ce systeme pour connaitre son efficacite. Methodes Les AC (personnel volontaire non medical, forme pour reconnaitre quelques syndromes) dans des communes rurales de trois districts ont participe a la surveillance passive et syndromique des consultations et des deces. Le test de diagnostic rapide du paludisme (TDR) a ete utilise pour confirmer les cas de paludisme chez les enfants et les adultes. Les donnees collectees ont ete le nombre de cas de fievres, de paludisme (pour tout âge), et les maladies incluses dans le programme de Prise en charge integree des maladies de l’enfant a base communautaire (PCIMEc) : toux/rhume, pneumonie et diarrhee (pour les moins de 5 ans). Les donnees agregees ont ete transmises quotidiennement par SMS. La prise en charge des cas etait enregistree dans des registres de consultation. En cas de deces declare par SMS, une enquete telephonique par l’equipe de l’IPM aupres de l’AC permettait de connaitre la cause probable du deces. Une description du systeme (ressources, processus et produits) selon le protocole de l’OMS pour l’evaluation des systemes nationaux de surveillance etait menee pour cette etude. Resultats D’avril 2013 a septembre 2017, 108 AC participaient a la surveillance : 58 a Farafangana, 25 a Moramanga et 25 a Ankazobe. Le taux de completude et de promptitude des donnees recues par SMS etaient respectivement de 90,8 % et 62,5 %. Seize alertes ont ete identifiees par les AC dont 5 sur le paludisme, un deces lie a la peste et 10 fausses alertes de deces. Parmi les 81 424 consultants declares, 95,6 % (77 826/81 424) etaient retrouves dans les registres tenues par ces AC et enregistres dans la base de donnees de l’IPM. La moitie des consultants (39 891/77 826) etaient des enfants âges de moins de 5 ans. Pour cette tranche d’âge, 84,1 % ont consulte pour fievre (33 530/39 891) et parmi les cas de fievres : 52,1 % pour paludisme, 8,7 % pour pneumonie, 6,9 % pour toux/rhume et 5,2 % pour diarrhees. Pour tout âge confondu, la prise en charge du paludisme etait faite correctement pour 97,8 % (35 528/36 344) de cas de paludisme simple, seulement 358/36 344 ont evolue avec des signes de danger. L’indication du TDR etait bien respectee pour 96,5 % (65 656/68 063) de cas de fievres. Le nombre de deces lies au paludisme etait 7,2 % ( n  = 1267) de tous les deces declares. Conclusion Dans les zones rurales reculees a Madagascar, la surveillance communautaire par les AC utilisant la telephonie mobile (mHealth) a permis de detecter precocement des alertes sur le paludisme et la peste. Les donnees collectees etaient de bonne qualite, et la majorite des cas de paludisme ont ete correctement pris en charge. La surveillance communautaire est efficace et peut etre mis a l’echelle pour renforcer le systeme de sante afin de reduire la morbidite et la mortalite a Madagascar.
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