Évaluation médico-économique du programme d’accompagnement des patients diabétiques « Sophia » huit années après son lancement

2019 
Objectifs « Sophia Diabete » est un programme d’accompagnement personnalise des patients diabetiques pilote par la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam), lance a titre experimental dans 10 Caisses primaires d’assurance maladie (CPAM) en mars 2008, etendu en 2010 puis generalise a la France entiere en 2012–2013. Une nouvelle evaluation du programme a ete realisee en 2018 afin de verifier si l’amelioration des indicateurs de suivi medical observee dans les evaluations precedentes se confirme sur une longue periode (2008–2016), et d’apprecier son impact sur la morbi-mortalite et les depenses. Methodes Cette evaluation est basee sur la methode d’appariement couplee avec celle des doubles differences. Un echantillon de patients eligibles au programme en 2008 a ete apparie sur un score de propension avec des temoins tires au sort dans le Systeme national des donnees de sante (SNDS), repondant aux memes criteres d’eligibilite mais affilies a d’autres CPAM. L’impact du programme a ete apprecie en comparant les eligibles ( n  = 49 016) et leurs controles d’une part, et les adherents ( n  = 17 007) et leurs controles associes d’autre part, annee de suivi apres annee de suivi (la ieme annee de suivi Ti est comparee a l’annee de reference T0), tout en controlant les differences sociodemographiques, environnementales et cliniques initiales entre populations. Resultats Le programme a un impact positif significatif sur l’amelioration du suivi des recommandations des adherents, des la premiere annee (a l’exception de l’electrocardiogramme) et se maintient pour tous les indicateurs a l’exception du bilan bucco-dentaire et du fond d’œil biannuel a partir de T5. Les taux de realisation observes bien qu’en augmentation restent inferieurs aux objectifs preconises par la Haute Autorite de sante (HAS), hors HbA1 C. « Sophia » ne semble pas avoir un impact majeur sur le recours a l’hospitalisation, aussi bien chez les eligibles que chez les adherents. On note toutefois, dans la comparaison entre adherents et controles : une moindre augmentation du nombre de sejours avec entree par les urgences en fin de periode ; une moindre augmentation des hospitalisations pour evenements cardio-vasculaires majeurs en T6 et T7 ; une augmentation plus importante du nombre de sejours pour intervention d’ophtalmologie. La part des assures ayant effectue un passage par les urgences (non suivi d’hospitalisation) et le nombre moyen de passages par assure augmentent moins rapidement chez les adherents que chez leurs controles, signe d’une maitrise du recours aux urgences hospitalieres. Les depenses de soins de ville des adherents ont, entre T4 et T7, augmente de facon plus forte que celles des controles (+ 105 a 233€), notamment sur les postes : kinesitherapeutes, infirmiers, biologie, cardiologues, podologues, en lien avec un meilleur suivi. A l’inverse, les depenses hospitalieres des adherents ont moins progresse la premiere annee de suivi (− 139€) et les deux dernieres annees (de − 360 a − 380€), que celles des controles. Conclusion Pour la premiere fois en France, un programme de disease management a ete evalue sur une longue periode. Au total, le service « Sophia » se traduit par une amelioration du suivi des patients, une maitrise du recours aux urgences, ainsi que par une moindre augmentation des hospitalisations pour evenements cardio-vasculaires majeurs en fin de periode chez les adherents.
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