La myocardite aiguë : profil clinique, para clinique et thérapeutique dans un service de médecine interne

2021 
Introduction Les myocardites sont des pathologies definies par la presence d’infiltrats inflammatoires myocardiques associes a une necrose myocytaire d’origine non ischemique. Il s’agit d’une complication rare au cours des connectivites et des vascularites souvent sous-estimee. Patients et methodes Nous avons recueilli tous les dossiers des patients qui ont ete hospitalises dans un service de medecine interne entre les annees 2001 et 2021. Le diagnostic de myocardite a ete retenu devant une alteration de la fonction ventriculaire en absence de valvulopathie ou de cause ischemique. Les donnees epidemiologiques, cliniques, paracliniques, therapeutiques ont ete analysees. Resultats Il s’agissait de 11hommes et 10 femmes d’âge moyen de 33,9 ans (19–66 ans). Les symptomes les plus retrouves etaient : une fievre dans 18 cas (85,7 %), une tachycardie dans 13 cas (62 %), une dyspnee dans 8 cas (38,1 %), une douleur thoracique dans 12 cas (57,1 %), une hypotension dans 2 cas (9,5 %) et une hypertension dans 1 cas (4,8 %). L’electrocardiogramme a montre une tachycardie sinusale dans 12 cas (57,1 %) des troubles de repolarisation dans 11 cas (52,4 %), un trouble de rythme dans 3 cas (14,3 %) et un microvoltage dans 5 cas (23,8 %). La radiographie thoracique a objective une cardiomegalie dans 8 cas (38,1 %). Les troponines etaient elevees dans 16 cas (76,2 %). L’echographie cardiaque a objective une fraction d’ejection du ventricule gauche abaissee dans tous les cas, une pericardite associee dans 7 cas (33,4 %) et une hypertension arterielle pulmonaire dans 5 cas (23,8 %). Une enquete etiologique etait menee dans tous les cas. Les autres atteintes associees etaient comme suit : une atteinte hematologique dans 11 cas (52,4 %), renale dans 7 cas (33,4 %), cutanee dans 7 cas (33,4 %), neurologique dans 6 cas (28,6 %) et une thrombose dans 5 cas (23,8 %). Cette myocardite etait secondaire a un lupus erythemateux systemique dans 6 cas (28,6 %), a un rhupus dans 1 cas (4,8 %), a une granulomatose eosinophilique avec polyangeite dans 3 cas (14,3 %), autre vascularite dans 4 cas (ANCA positifs dans 3 cas). Elle etait revelatrice d’une maladie systemique dans 15 cas (71,4 %). La myocardite etait d’origine infectieuse dans 5 cas (23,8 %) : une brucellose dans un cas, une coxiella dans un cas, une rickettsiose dans 1 cas et virale dans deux autres cas. Les patients ayant une myocardite dans le cadre d’une connectivite ou une vascularite ont ete traites par corticotherapie forte dose dans 15 cas (71,4 %) associee a des bolus mensuels de cyclophosphamide dans 7 cas (33,4 %), azathioprine dans 3 cas (14,3 %). La myocardite d’origine bacterienne etait traitee par une antibiotherapie. Douze patients (57,1 %) avaient ameliore leur fonction ventriculaire a l’echographie cardiaque et 6 autres l’avaient stabilisee. Trois deces ont ete notes dans les suites de la myocardite. Conclusion Dans notre etude, la myocardite aigue etait frequemment revelatrice d’une maladie de systeme (71,4 %). Le diagnostic de myocardite doit etre evoque rapidement devant un faisceau d’arguments. La presence d’autres signes extracardiaques associes doit evoquer la possibilite d’une maladie systemique. Dans ce cas, le recours aux traitements immunosuppresseurs adaptes pourrait permettre de diminuer le risque d’evolution vers une cardiopathie et reduire la mortalite.
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