Le recours à la biothérapie chez le sujet âgé : profil des patients, efficacité et tolérance

2020 
Introduction L’utilisation des traitements biologiques a ameliore le pronostic des patients atteints de rhumatismes inflammatoires chroniques (RIC) et de certaines maladies systemiques. Ces traitements sont de plus en plus utilises chez les personnes âgees a cause du vieillissement de la population, ce qui incite a poser la question de la tolerance et de l’efficacite de ces differentes biotherapies chez cette population vulnerable. L’objectif de notre etude etait de determiner la frequence du recours au traitement biologique chez le sujet âge dans un service de rhumatologie, et de reveler le profil clinicobiologique de ces patients, ainsi que l’efficacite et la tolerance des traitements prescrits. Patients et methodes Il s’agit d’une etude retrospective incluant les dossiers de tous les patients suivis pour un RIC au service de rhumatologie Taher Sfar a Mahdia et qui etaient traites par biotherapie durant la periode entre 2015 et 2019. Resultats Parmi 46 patients traites par biotherapie, 11 patients âges de plus de 65 ans, soit une frequence de 23,9 % des cas. Il s’agissait de 9 femmes et 2 hommes ayant un âge moyen de 67,9 ± 2,3 ans [65–72]. Sept patients etaient suivis pour polyarthrite rhumatoide (PR), 2 patients pour spondylarthrite ankylosante, un patient pour spondyloarthrite associee aux MICI et un dernier patient pour syndrome de Gougerot–Sjogren. La duree moyenne d’evolution de la maladie etait de 9,5 ans. Les comorbidites associees etaient dominees par l’HTA dans 45,5 % des cas, le diabete dans 63,6 %. Avant l’instauration du traitement biologique, tous les patients atteints de PR avaient recu un traitement de fond a base de methotrexate (MTX) dans 71,4 %, une bitherapie a base de MTX et salazopyrine dans 14,2 % et une tritherapie a base de MTX, salazopyrine et plaquenil dans 14,2 % egalement. Tous les patients atteints de spondyloarthrites avaient recu des anti-inflammatoires non steroidiens en 1re intention. Parmi les patients, 45,5 % ont recu une corticotherapie. Le DAS28 moyen pour les patients atteints de PR etait de 5,1 ± 1,9 [2,3–7,4], le BASDAI moyen au cours des spondyloarthrites etait de 5,8 ± 1,4 [4,6-7,5]. Les causes de recours a la biotherapie etaient essentiellement une resistance aux traitements de fond classiques dans 10 cas (90,9 %), un effet indesirable du methotrexate dans 1 cas (cytolyse hepatique). Les biotherapies utilisees de 1re intention etaient l’etanercept dans 4 cas (36,4 %), le certolizumab dans 4 cas (36,4 %), le golimumab, l’infliximab et le rituximab dans 1 cas chacun (9,1 %). L’anciennete du traitement biologique etait en moyenne de 4,2 ± 1,5 ans [1–5]. Le DAS28 moyen apres l’instauration de la biotherapie etait a 2,8 ± 0,65 [2,3–3,8]. Le BASDAI moyen etait a 2,5 ± 0,17 [2,5–2,8]. A noter que 81,8 % des patients avaient obtenu une activite minime ou une remission clinique. Lors du suivi, aucun patient n’avait presente un echec therapeutique, un echappement ou un effet indesirable majeur. Conclusion Les traitements de fond biologiques semblent avoir une efficacite et une tolerance adequates et comparables a celles du sujet jeune, cependant une surveillance rigoureuse des patients âgees reste toujours necessaire vu la fragilite du terrain et la frequence de comorbidites qui peuvent conditionner l’apparition des effets indesirables sous biotherapie.
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