Érysipèles et dermohypodermites bactériennes non nécrosantes requérant une réanimation médicale : analyse rétrospective observationnelle de 23 cas
2016
Introduction L’erysipele est la principale cause de dermohypodermite bacterienne (DHB) non necrosante. L’erysipele est considere comme une infection benigne des tissus dermohypodermiques au cours de laquelle les complications generales sont exceptionnelles et principalement a type de decompensation de tare. La presence d’une defaillance d’organe fait, a contrario, evoquer une forme necrosante profonde de DHB. Aucune etude a ce jour n’a porte sur les patients presentant un erysipele ou une DHB non necrosante hospitalises en reanimation. Nous avons donc mene une etude retrospective incluant tous les patients hospitalises pour DHB de traitement medical mais ayant justifie d’une prise en charge reanimatoire. Materiel et methodes Les dossiers de tous les patients hospitalises dans le service de reanimation medicale entre le 1 er janvier 2007 et le 31 mars 2016 pour toute infection des parties molles ont ete analyses apres interrogation de la base PMSI. Seuls ont ete inclus les patients ayant presente une DHB ayant gueri sous traitement medical seul par antibiotherapie exclusive sans necessite de chirurgie, excluant ainsi les cellulites necrosantes. Ont egalement ete exclues les DHB postoperatoires et sur materiel etranger et les morsures. Nous avons notamment collige les donnees suivantes : demographiques, comorbidites, prise d’AINS et d’immunosuppresseurs (Is), nature de la defaillance ayant justifie la reanimation, bacteriologie. Le sepsis severe et le choc septique etaient definis selon les criteres de la Societe de reanimation de langue francaise. Resultats Vingt-trois patients ont ete inclus : 12 hommes et 11 femmes d’âge moyen 66 ans. Le recours a la reanimation etait motive dans 56 % des cas par un sepsis severe ou un choc septique et dans 48 % des cas par une decompensation de tare preexistante, principalement cardiopulmonaire. La duree mediane de sejour en reanimation etait de 5 jours. Des catecholamines etaient necessaires pour 35 % des patients. Parmi les 13 patients en sepsis severe ou choc septique, 31 % recevaient des immunosuppresseurs (corticotherapie superieure a 5 mg/j de prednisone, methotrexate, antiTNFα). Aucune indication chirurgicale n’etait retenue chez nos patients. Un patient est decede 15 jours apres admission ; tous les autres ont gueri sous antibiotherapie seule. Discussion La gravite generale des erysipeles est rare mais non exceptionnelle. Dans notre serie, elle ne semble pas seulement secondaire a une decompensation de tare. Le choc septique est possible et n’est donc pas l’apanage des formes necrosantes de DHB meme si toute defaillance d’organe doit faire redouter en premier lieu une DHB necrosante. Conclusion Les dermohypodermites simples non necrosantes peuvent se compliquer d’un sepsis severe justifiant la reanimation. Notre etude suggere le potentiel facteur de risque represente par les immunosuppresseurs, a confirmer par une etude cas temoins.
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