À qui revient le dépistage ultrasonique

2014 
Le depistage de certaines affections vasculaires est aujourd’hui du domaine des ultrasons. Voici ce qui est valide en 2014 : depistage de l’anevrysme de l’aorte abdominale (echoscopie ou echographie), la mesure de l’index de pression de cheville pour le depistage de l’arteriopathie asymptomatique. On peut etendre le depistage au « balayage carotidien et femoral », depistage de plaques mais acte non valide. Aujourd’hui ce sont les medecins qui pratiquent ces actes au cours de leur consultation, depistage improvise mais bien reel. Ce qui incombe au medecin c’est de definir les populations a risques ou le depistage sera efficace, de choisir les bonnes techniques et une fois le depistage realise de prendre en charge sur le plan diagnostique et therapeutique les patients qui presentent des anomalies significatives. Cette deuxieme partie est bien du domaine medical, par contre la premiere, celle de l’acte de depistage doit-elle etre medicale ? La reponse a cette question passe par la delegation de tâche, delegation d’un acte technique [1] . A qui ? Pour l’instant a un technicien ultrason, manipulateur en radiologie, diplome d’echographie. La contribution des techniciens peut etre particulierement utile pour des actions de depistage a la condition stricte que l’encadrement medical specialise soit maintenu en toute circonstance (un medecin present et verifiant ou completant tous les examens de tous les patients). Cela pourrait aider a developper une veritable politique de prevention en France, ce qui est loin d’en etre le cas. La loi Hopital Patients Sante et Territoires a programme la prevention en matiere de sante mais a ce jour rien de concret. Il est urgent de disposer enfin d’une veritable politique de prevention qui passe par le depistage. En Grande-Bretagne le depistage des anevrysmes de l’aorte est realise par des techniciens, le medecin se consacrant uniquement aux anevrysmes depistes. La mesure de l’index de pression de cheville peut etre dans le cadre du depistage pratiquee par une infirmiere, on peut multiplier les exemples. Mais est-on pret en France a franchir le pas, a deleguer un acte d’ultrasonologie vasculaire de depistage ? Dans le domaine hospitalier, tres clairement oui. En liberal non ou alors en clinique. Mais si cette delegation est possible, dans quel cadre ? Comment ? A quel cout ? Qui sensibilisera les patients au depistage ? Pour l’instant beaucoup de questions mais peu de reponses. La HAS, les ARS doivent s’investir de maniere plus pragmatique dans le depistage et le rendre possible. Mais on a l’impression que rien n’avance, la volonte n’est pas la, pour l’instant notre systeme excelle dans la construction d’usines a gaz. Il est temps qu’une veritable politique de depistage des affections vasculaires voie le jour avec une synergie medecin/techniciens/ARS. Ce sera possible lorsque la medecine vasculaire existera legalement a travers une specialite. Tout est lie. Mais si la medecine vasculaire disparait, les techniciens assureront la partie technique de notre discipline. Tel est le scenario catastrophe qui est promis aux patients si nous n’existons pas. D’une maniere ou d’une autre les techniciens en ultrason ont un avenir, avons-nous, nous medecin vasculaire un avenir ? That is the question…
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