Le rôle du contrat psychologique dans la compréhension de la cohabitation entre un cédant et un repreneur

Pour faire face aux aleas du marche du travail, le rachat d’entreprise peut rapidement devenir une alternative credible au salariat. Par exemple, les cadres experimentes sont de plus en plus nombreux a se tourner vers ce choix de carriere, au point d’etre devenus majoritaires dans le paysage des reprises externes (Fusacq, 2011). Le profil de ces nouveaux repreneurs presente cependant une singularite : malgre des parcours professionnels solides, beaucoup d’entre eux expriment des besoins d’accompagnement specifiques, souvent liees a leur exteriorite au monde des TPE/PME et au metier de la cible. Dans cette configuration, plus que le recours aux solutions d’accompagnement classiques, c’est surtout la gestion de l’entree operationnelle qui devient decisive : un tiers des operations de reprise d’entreprise echoue en effet en raison « d’erreurs commises ou trouvant leur origine dans le laps de temps de prise en mains » (Rollin, 2006 : 13). Ce papier prend pour point de depart les limites de la convention de tutorat et s’appuie sur des etudes de cas multiples pour mieux comprendre la relation cedant/repreneur au cours de cette periode charniere. En ce sens, le recours a un cadre d’analyse fonde sur le concept de contrat psychologique autorise une lecture psychologique de la cohabitation et des conditions susceptibles de favoriser une rupture prematuree de la relation d’accompagnement. Les resultats mettent en evidence l’existence d’obligations morales reciproques – parfaitement specifiques a la periode de cohabitation et au couple cedant/repreneur – dont la violation percue risque de fragiliser le deroulement de la relation d’accompagnement.