Le nouveau variant de la maladie de Creutzfeldt-Jakob en France : estimation du nombre de cas attribuables à un séjour dans les îles britanniques entre 1980 et 1995
2005
Position du probleme L’emergence des cas du variant de la maladie de Creutzfeldt-Jakob (vMCJ) a suscite de nombreuses inquietudes quant au risque de transmission secondaire, particulierement par transfusion sanguine. Des mesures d’exclusion des donneurs a risque ont alors ete mises en place, notamment en France pour les donneurs ayant sejourne plus d’un an au Royaume-Uni. Dans le cadre d’une modelisation de l’epidemie de vMCJ en France, on estime ici la part de cas dont l’infection est liee a un sejour au Royaume-Uni, ce qui permet notamment de statuer sur la legitimite de telles mesures. Methodes La remarquable structure d’âge des cas de vMCJ est prise en compte dans nos simulations en divisant la population en cohortes de naissance. En supposant que les viandes separees mecaniquement (VSM) issues de carcasses britanniques representent la principale source d’infection, l’exposition francaise totale est simulee. Par retro-calcul, le nombre total d’infections conduisant a l’epidemie francaise observee est simule, soit 6 cas en 2003. On ne s’interesse ici qu’a la part d’exposition liee aux voyages (les VSM consommees au Royaume-Uni lors de sejours) et aux cas auxquels cette consommation a conduit. Resultats La part d’exposition liee aux sejours en Grande-Bretagne est la plus importante chez les individus nes apres 1969 (6,3 % de l’exposition totale), puis chez les individus de la cohorte 1939-69 (3,3 %) et chez les individus nes avant 1939 (1 %). La part d’exposition liee aux voyages apparait negligeable par rapport a l’exposition liee a la consommation de VSM produites en France a partir de carcasses britanniques. C’est pourquoi la survenue de cas de vMCJ en France qui auraient ete infectes au Royaume-Uni semble peu probable (mediane : 0 cas, IC 95 % : (0-2)). Si ces cas surviennent, il est plus probable qu’ils soient nes apres 1969 et que leurs symptomes apparaissent avant 2010. Ainsi, contrairement aux pays a faible risque d’encephalopathie spongiforme bovine, le lien de causalite entre les sejours en Grande-Bretagne et la survenue de cas de vMCJ ne peut etre etabli en France ou ces sejours n’ont qu’une faible influence. Conclusion Les voyages contribuant faiblement a l’exposition totale francaise, l’exclusion de donneurs ayant voyage en Grande-Bretagne a un effet pratiquement nul sur les risques de transmission secondaire.
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