Immunothérapie anti-PD-1 et radiothérapie concomitante dans le mélanome métastatique : données cliniques préliminaires d’efficacité et de tolérance☆

2016 
Introduction L’association concomitante des rayonnements ionisants a une immunotherapie ciblant le recepteur programmed cell death -1 (PD-1) est une approche therapeutique prometteuse, du fait d’une synergie potentielle avec la reponse immunitaire induite et l’obtention d’un eventuel effet abscopal. Cependant, tres peu de donnees cliniques sont actuellement disponibles sur leur utilisation combinee, notamment en terme de toxicite, alors que la radiotherapie (RT) conserve une indication frequente dans la prise en charge des patients atteints de melanome metastatique en traitement d’optimisation loco-regionale ou a visee symptomatique. Patients et methodes Il s’agit d’une etude retrospective monocentrique comparative incluant tous les patients atteints d’un melanome metastatique traites par anticorps anti-PD-1, hors essai clinique entre septembre 2014 et decembre 2015. Les patients irradies de facon concomitante (groupe RT) ont ete compares aux patients traites par anti-PD-1 sans RT (groupe non-RT) sur les donnees de toxicite (aigue ou tardive, CTCAE V4.3) et d’efficacite : survie sans progression (SSP) et survie globale (SG). Resultats Cinquante-neuf patients ont ete traites par pembrolizumab ( n  = 28) ou nivolumab ( n  = 31). Dix-sept d’entre eux (29 %) ont recu une irradiation concomitante sur un ou plusieurs sites metastatiques : adenopathies ( n  = 14), nodules sous-cutanes ( n  = 8), encephale ( n  = 3), orbite ( n  = 3). La dose mediane etait de 30 Gy (12–45 Gy), delivree en fractions de 3 Gy (3–9 Gy) sur 2 volumes cibles en moyenne. Apres un suivi median de 10 mois, la SSP a 6 mois pour les groupes RT vs non-RT etait de 65 % et 48,5 % ; ( p  = 0,3) et de 71 % vs 61 % ( p  = 0,35), pour la SG a 6 mois. Il n’y avait pas non plus de difference significative intergroupe sur l’incidence des toxicites aigues severes (grade 3–4), 11 % dans le groupe RT vs 7 % dans le groupe non-RT ( p  = 0,62). Enfin, aucun des 17 patients irradies pendant leur traitement anti-PD-1 n’a presente de toxicite tardive severe. Par contre, 3 patients ayant ete irradies avant de debuter l’immunotherapie ont ulterieurement presente des signes d’inflammation dans les champs d’irradiation compatibles avec un recall syndrome . Discussion Si l’incidence des toxicites aigues ou tardives severes apparait similaire dans les 2 groupes, cette combinaison therapeutique ne constitue pas un traitement standardise et il convient de rester prudent sur sa realisation en pratique clinique. Conclusion Par ailleurs, notre etude montre une tendance en faveur de l’association concomitante en terme d’efficacite qui devra etre confirmee dans le cadre d’un essai prospectif.
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