Précarité et santé au travail

On sait depuis longtemps que le chomage est prejudiciable a la sante des personnes et particulierement des hommes. Cet effet resulte de la baisse des revenus liee au chomage et de la destabilisation psychique associee a la perte du statut et de la reconnaissance sociale associes a l’emploi. Mais le chomage n’est pas la seule cause d’insecurite : meme pour ceux qui restent en emploi, la menace du chomage et l’instabilite des conditions de travail, qui tendent a se developper dans les actuels modes d’organisation, vont dans le meme sens. Ces dernieres annees, de nombreuses etudes epidemiologiques et sociologiques ont ete consacrees a l’impact de la precarite et de l’insecurite sur la sante des travailleurs. Elles concluent presque toutes a l’importance majeure de cet impact sur la sante mentale et physique. Vantee sous le nom de « flexibilite » (du marche et de l’organisation du travail) pour ses merites en termes de creations d’emplois, l’insecurite se connote desormais negativement en ce qui concerne la sante des travailleurs. Une etude recente de la Dares permet de mieux comprendre les mecanismes a l’œuvre : quand ils craignent de perdre leur emploi, les salaries acceptent des rythmes de travail plus intenses, renoncent plus frequemment a leurs conges, viennent travailler plus souvent meme en etant malades et respectent moins rigoureusement les consignes de securite.