EEG dans le bilan étiologique des troubles du spectre autistique : série rétrospective de 18 cas enregistrés entre janvier 2015 et mars 2016 aux hôpitaux universitaires de Strasbourg

Les troubles du spectre autistique (TSA) ont ete redefinis dans la derniere classification DSM V. Il s’agit d’un motif frequent d’enregistrement electroencephalographique (EEG) dans le cadre du bilan etiologique. L’epilepsie fait partie des comorbidites associees ainsi que la deficience mentale (DM). Les patients atteints de TSA presentent frequemment des anomalies epileptiformes a l’EEG en dehors de toute epilepsie connue, temoins d’un dysfonctionnement cerebral et sources d’interrogation en pratique clinique. Nous presentons une serie de 18 patients suivis pour TSA ayant beneficie d’un EEG entre mars 2015 et mars 2016 aux hopitaux universitaires de Strasbourg. Les traces EEG et les dossiers cliniques ont ete analyses de facon retrospective. L’enregistrement comportait une periode de sommeil spontane ou induit par sedation medicamenteuse. La serie se compose de 3 filles et de 15 garcons, âges de 2 ans a 16 ans et 4 mois au moment de l’enregistrement. Dix patients presentaient une DM ou un retard de developpement psychomoteur. Neuf EEG ont ete consideres comme normaux. Quatre patients etaient atteints d’une epilepsie dont 3 de causes genetiques identifiees. Enfin chez 5 patients sans histoire de crise (28 %), l’EEG montrait des anomalies avec notamment des decharges de pointes ondes lentes bilaterales (4 cas) survenant a la somnolence, parfois associes a des anomalies focales (2 cas), ou un ralentissement global (1 cas). Sur ces 5 patients, 3 presentaient un retard de developpement psychomoteur. L’epilepsie touche de 5 a 46 % des patients souffrant de TSA probablement en raison de causes genetiques communes [1] . On observe par ailleurs des anomalies epileptiformes dans des proportions variables (6,7 a 59 % [1] et 28 % dans notre serie), plus frequemment que dans la population generale [2] . L’incidence de ces anomalies semble plus elevee chez des patients presentant un comportement agressif et des stereotypies [1] . La question reste ouverte de leur impact sur la cognition et les capacites d’apprentissages.