Les violences cutanes auto-infliges l'adolescence

2006 
Dans une societe ou les limites s’estompent et ou l’apparence tient lieu de passeport identitaire, la plupart des adolescents cherchent a se distinguer des adultes et a partager entre pairs des marques ayant valeur de codes d’integration. Ils le font a travers vetements et parures, et sont tentes de marquer la peau elle-meme (piercing et, a un moindre degre, tatouage). Mais ces signes de reconnaissance ne suffisent pas, au moins dans leur forme usuelle, aux adolescents qui souffrent de failles narcissiques et identitaires. Eux cherchent a se demarquer dans la rupture en exagerant cet autoetiquetage et/ou en se maltraitant la peau. Autour de 16 ans, ils sont entre 5 et 10 % a reconnaitre se faire mal volontairement, avec une nette predominance feminine. Les garcons heurtent plutot leur peau contre des surfaces dures, tandis que les filles la scarifient et, moins souvent, l’abrasent ou la brulent. L’auteur decrit ces formes de violence et distingue les lesions en fonction de leur caractere typique ou atypique, observations cliniques a valeur diagnostique et pronostique selon que l’attaque de la peau s’inscrit dans une impasse temporaire de l’œdipe pubertaire ou qu’elle revele des troubles plus profonds et plus structuraux. Il expose en quoi les violences cutanees auto-infligees constituent un langage de l’indicible visant a la fois l’apaisement et la figuration inconsciente des souffrances psychiques, et interroge tour a tour les fonctions d’expression, d’inscription et de communication de ces actes-symptomes.
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