Prévalence des manifestations cliniques évocatrices d'allergie au cours de l'infection par le VIH. Étude transversale de 115 sujets

Resume Afin d'etudier la relation entre d'une part la presence de manifestations cliniques evocatrices d'allergie ou les resultats de tests cutanes vis-a-vis des pneumallergenes et, d'autre part, le niveau d'immunodeficience clinique et biologique au cours de l'infection par le VIH, une etude transversale a ete mise en place. Pour chaque patient, un entretien standardise sur les manifestations cliniques evocatrices d'allergie (MCEA) recentes, des tests cutanes a six pneumallergenes communs (pricks) et un dosage des IgE totales etaient realises. Parmi les 115 patients inclus, la moyenne des lymphocytes CD4+ (CD4) etait de 214,7/mm 3 (etendue: 0-1 328/mm 3 ). Des MCEA etaient retrouvees chez 8,8 % des sujets ayant un nombre de CD4 inferieur ou egal a 50, chez 30 % des sujets ayant des CD4 entre 51 et 200, chez 36 % des sujets ayant des CD4 entre 201 et 350 et chez 11,5 % des sujets ayant plus de 350 CD4 ( p =0,03). Pour les patients ayant entre 51 et 350 CD4, le risque de presenter des MCEA etait 4,8 fois plus eleve que pour les autres patients (intervalle de confiance a 95 %=1,7–13,5) ( p =0,003). Il n'y avait pas de difference de prevalence des tests cutanes positifs selon le niveau de CD4. Les MCEA sont plus frequentes quand le taux de CD4 est compris entre 51 et 350, evoquant un terrain allergique acquis au cours de l'infection par le VIH. Le mecanisme physiopathologique expliquant la moindre frequence des MCEA quand l'immunodepression est profonde (CD4 inferieurs ou egaux a 50) reste a preciser.