Un cadre théorique pour étudier les interactions plantes - champignons pathogènes foliaires

2012 
Les organismes vivants tirent leurs ressources de l'environnement et les allouent aux differentes fonctions biologiques assurant leur developpement (e.g. : croissance, survie, reproduction). La quantite de ressources disponibles dans un environnement etant finie voir souvent limitante, les individus doivent faire des compromis au niveau de l'allocation des ressources a leurs differentes fonctions biologiques. Ces compromis dans l'allocation des ressources vont se retrouver au niveau des traits d'histoire de vie (e.g. : âge et taille a maturite , nombre de descendants), conditionnant ainsi les capacite s d'adaptation des individus a leur environnement. Ce cadre general s'applique tout aussi bien aux parasites de plantes. Plus specialement, nous postulons qu'etudier les strategies d'allocation des ressources et leurs implications en termes d'histoire de vie permettrait de mieux comprendre les interactions hotes-parasites. Notamment ceci permettrait de faire un lien explicite entre les traits d'infection mesures (souvent regroupes sous le vocable ¨eagressivite ') et la valeur adaptative du parasite. Pour ce faire, nous avons cherche , dans le cas de champignons phytopathogenes foliaires, les strategies optimales d'allocation des ressources ponctionne es a l'hote, entre la croissance mycelienne (multiplication intra-hote) et la production de spores, dans differentes conditions ecologiques. Nous observons qu'il n'est jamais optimal d'allouer un pourcentage fixe des ressources exploite es au mycelium et aux spores. Au contraire, la strategie optimale comporte generalement une periode de latence, c'est-a-dire un temps au cours duquel toute l'energie est investie dans la croissance mycelienne et o`u aucune spore n'est produite. Apres latence, et selon le mode d'exploitation des ressources considere (necrotrophe ou biotrophe), toutes les ressources de tourne es de la plante hote sont utilise es pour la production de spores ou une partie fixe est reservee pour le renouvellement des formes de multiplication intra-hote. Au-dela de ces pre dictions qualitatives sur les dynamiques intra-hote des agents pathogenes, ces modeles mathematiques permettent egalement de quantifier la variation attendue de certains traits couramment mesure s lors d'experimentation d'infection en conditions controle es. Nous avons ainsi etudie les consequences de la strategie optimale d'allocation des ressources sur les traits d'histoire de vie, tels que mesures experimentalement chez les champignons phytopathogenes (taille des lesions, temps de latence, quantite de spores produites) et teste certaines de ces prediction en regard de donne es biologiques. Les elements de validation empirique de ces modeles ont e te recherche s au travers d'experimentations mene es sur les deux modeles biologiques: l'agent de la pyriculariose du riz (Magnaporthe oryzae) et l'agent de la rouille du peuplier (Melampsora larici-populina). En perspective, nous discuterons de l'interet de ces travaux pour une meilleure dissociation du produit de l'interaction plante-parasite. (Resume d'auteur)
    • Correction
    • Cite
    • Save
    • Machine Reading By IdeaReader
    0
    References
    0
    Citations
    NaN
    KQI
    []