Hiérarchies sociales et cosmopolitisme des marges : l’intégration à la française au prisme des mobilités "roms-roumaines"

2017 
Depuis une quinzaine d’annees, on a vu resurgir des bidonvilles aux abords des grandes metropoles francaises ; comme si les campagnes d’eradication de l’habitat precaire des annees soixante-dix n’avaient jamais eu lieu. Rappelant la periode de l’apres-guerre, ces quartiers auto-construits sont attribues a l’arrivee d’etrangers, Magrhebins et autres immigres hier , Roms d’Europe de l’Est aujourd’hui. L’analogie n’est pas seulement urbaine, on la retrouve dans les representations : penses comme culturellement eloignes du modele dominant, les habitants de ces quartiers insalubres sont suspectes par une partie au moins de l’opinion publique -relayee par les media et le politique- de ne pas vouloir (ou pouvoir) s’assimiler a la societe francaise. Objet de multiples fantasmes, ces nouveaux venus sont percus comme vivant dans des univers clos, replies sur eux-memes, impenetrables aux mœurs du pays dans lequel ils s’installent. Divers travaux de recherche sur les Roms d’Europe de l’Est en France ont montre que cette distance etait essentiellement due aux conditions d’accueil, ou plutot de non-accueil de cette population, et a la repression dont elle fait l’objet, sur fond de xenophobie . Si la precarite et le racisme ne favorisent pas l’insertion sociale, on ne peut prendre pour acquis le poncif selon lequel ces migrants auraient une faible inclination a developper des relations sociales en dehors de leur groupe. Nous nous interessons au contraire dans les lignes qui suivent aux multiples liens qu’ils tissent, jour apres jour, avec leur nouvel environnement.
    • Correction
    • Source
    • Cite
    • Save
    • Machine Reading By IdeaReader
    1
    References
    0
    Citations
    NaN
    KQI
    []