Prévalence et rôle pathogène de Mycoplasma genitalium : étude prospective

2015 
Introduction Mycoplasma genitalium (MG) est une bacterie sexuellement transmissible. Elle serait la 2 e cause d’uretrite non gonococcique apres Chlamydia trachomatis (CT) mais sa prevalence exacte est mal connue. Nous avons etudie la prevalence de MG sur une cohorte de patients consultant dans un CDAG-CIDDIST puis recherche si sa presence etait correlee a des symptomes. Materiel et methodes Nous avons mene une etude prospective sur 651 patients consecutifs consultant au CDAG-CIDDIST pour un depistage systematique ou pour des signes evocateurs d’IST, en 2013–2014. Pour chaque patient des PCR CT, MG, Neisseria gonorrhoeae (NG) et Trichomonas vaginalis (TV) ont ete realisees systematiquement, sur urines chez les hommes ou auto-ecouvillon vaginal chez les femmes, ou, selon les symptomes, sur uretre ou endocol. Les facteurs associes a la presence de symptomes ont ete etudies en analyse uni et multivariee [regression logistique, Odds Ratio (OR) et IC 95 %]. Resultats La cohorte comportait 357 hommes (55 %), dont 92 (26 %) hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH), d’âge median 26 ans (16–61) et 294 femmes, d’âge median 22 ans (16–64). Douze pour cent etaient nes a l’etranger ( n  = 82), 8 % etaient symptomatiques ( n  = 52) : 23 avaient une uretrite, 10 des leucorrhees, 7 une balanite, 3 se plaignaient de dyspareunie. La prevalence de CT et MG etait de 7,8 % et 2,5 % respectivement, sans difference selon le sexe. La prevalence de NG et TV etait de 1 % chacun chez les hommes, de 0,7 % chacun chez les femmes. Six patients avaient un portage concomitant de CT et MG, mais aucun patient porteur de NG n’etait aussi porteur de CT ou MG. La presence de symptomes etait associee en analyse univariee a la positivite de NG (OR 63,6 [7,3–556]), de MG (OR 5,7 [1,9–17,1]), de CT (OR 2,35 [1–5,3]) et des rapports non proteges (OR 5,1 [1,2–21,4]) ; en analyse multivariee a la positivite de NG (OR 65,2 [7,4–577]), de MG (OR 5,3 [1,6–17,4]) et des rapports non proteges (OR 4,6 [1,1–19,3]). Discussion La prevalence de MG est moins elevee que celle de CT mais sa positivite est fortement associee a la presence de symptomes, posant la question du depistage systematique de MG chez les patients avec symptomes genitaux. Actuellement la PCR de depistage n’est pas disponible en routine et n’est realisee que dans quelques CHU. Or notre etude confirme que le MG a une forte prevalence et un role pathogene certain dans les 2 sexes. D’autre part, cette bacterie a un fort taux de resistance a l’azithromycine et a la doxycycline. Conclusion Notre etude retrouve une prevalence d’infection a MG de 2,5 %. Cette infection touche autant les hommes que les femmes et est souvent associee a des symptomes. Le depistage de cette IST nous semble indispensable au moins pour les patients symptomatiques.
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