Augmentation du nombre de syphilis chez les jeunes hétérosexuels dans un DOM : données de la surveillance régionale de 2007 à 2017

2019 
Introduction La syphilis est une infection sexuellement transmissible en augmentation en France depuis la fin des annees 1990, qui semble se stabiliser en 2016 en metropole. Notre DOM se situe dans une zone d’echange privilegiee avec des pays voisins de forte endemicite. Dans la region, le premier signal de recrudescence a ete identifie en 2008 et concernait en majorite les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes. La surveillance via le reseau national ResIST a ete mise en place en 2007. Nous decrivons les caracteristiques des patients et l’evolution des tendances epidemiologiques observees en dix ans de surveillance. Materiels et methodes Dans le cadre du reseau ResIST, des cliniciens volontaires ont recueilli des donnees demographiques, cliniques, biologiques et comportementales pour les syphilis precoces confirmees biologiquement. Les tendances epidemiologiques globales ont ete decrites, en considerant pour 2014–2017, le nombre de cas declares par les sites constants. Resultats Les centres gratuits d’information, de depistage et de diagnostic des IST contribuent en grande majorite a la surveillance et depuis 2014, les centres declarants se sont stabilises. Le nombre de syphilis precoce declare etait en augmentation dans le DOM ; de 2014 a 2016, il a ete multiplie par 4, passant de 34 a 135. En 2016, les femmes heterosexuelles sans facteurs de risque specifiquement identifies representaient 20 % (27) des patients depistes soit 4 fois plus qu’au niveau national, 65 % (19) d’entre elles avaient moins de 29 ans et le bilan systematique au cours de la grossesse etait un motif de recours au depistage en augmentation pour ces patientes. En 2017, 13 femmes sur les 32 depistees etaient enceintes et 2 cas de syphilis congenitale ont ete rapportes par le CHU. Les hommes heterosexuels representaient 34,1 % (46) des patients contre 10,7 % en metropole et les HSH ne representaient que 44,4 % (60) des cas declares contre 81,2 % dans le reste du pays. De plus, seuls 18,5 % (24) des patients depistes etaient seropositifs connus pour le VIH contre 28,9 % en metropole. Conclusion Malgre le manque d’exhaustivite du systeme de surveillance, on observe dans le DOM une recrudescence de syphilis precoce qui se demarque de la metropole par son taux d’hommes heterosexuels, de femmes et de seronegatifs pour le VIH atteints. Des mesures de controle ont deja ete initiees : recommandation de l’ARS d’un deuxieme depistage systematique en fin de grossesse et information des professionnels de sante. Mais ces mesures pourraient etre renforcees par une amelioration de l’information, du depistage des partenaires, de la connaissance des facteurs de risques, des populations a risque et par le developpement des autotests et tests a domicile, a l’image de ce qui est fait ailleurs ou pour d’autres pathologies pour lutter contre ce risque particulierement preoccupant pour les femmes enceintes et les nouveaux nes.
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