Du massacre de 1937 à la sentence 168-13 : conflit fatal ou solidarité ? Notes d’un parcours littéraire des rapports entre Haïti et la République Dominicaine

2018 
Le 23 septembre 2013, le Tribunal Constitutionnel de la Republique Dominicaine a fait renaitre l’ignominie sur l’ile partagee avec Haiti : en prononcant l’infâme sentence 168-13 qui declare que, de maniere retroactive jusqu’a 1929, tout enfant ne de parents « en transit » n’a desormais plus droit a la nationalite dominicaine, il reduit a l’etat d’apatrides plusieurs generations, voire des centaines de milliers de Dominicains qui jusqu’alors avaient droit a cette nationalite. La plupart des personnes affectees sont les descendants des immigres haitiens embauches depuis le debut du XXe siecle par le gouvernement dominicain et les compagnies sucrieres etrangeres, avec la complicite du gouvernement haitien. Cet essai est l’expression de l’indignation que cette sentence 168-13 a soulevee chez toutes celles et ceux qui, parmi nous, revoltes par ce sinistre acte de racisme et de haine, ont decide de la combattre1. La sentence 168-13 a ete comparee par certains aux pratiques nazies qui commencerent par des mesures « legales » d’annulation de la nationalite allemande des juifs et se terminerent par la Shoah2. Cette association est comprehensible si on songe a l’histoire du genocide de 1937, lorsque le dictateur Rafael Leonidas Trujillo Molina ordonna le massacre de plusieurs dizaines de milliers d’Haitiens residant en Republique Dominicaine, en particulier aux alentours de la frontiere avec Haiti (a l’exception des Haitiens qui vivaient dans les bateyes, parce qu’ils etaient indispens
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